3 P’TITS POINTS… 

Humeur

Par Nathalie Coulon

J’ai longuement cherché comment écrire cette chronique, et puis j’aurais pu même laisser la page blanche. Je vais d’abord imaginer que le titre ne serait que les 3 p’tits points ou…

Ces points de suspension que l’on écrit quand on veut laisser libre cours aux lecteurs, à eux d’imaginer la suite, plus que ces points de suspension je pense que j’aurais voulu y mettre 1 point suspendu, existe-t-il ce point suspendu? Je ne sais pas, je ferai plus tard une recherche auprès des imprimeurs, des talentueuses «indéprimeuse(s)» pour savoir comment elles-mêmes l’auraient marqué dans l’encre, elles avaient imaginé un petit musée des ponctuations sauvages.

Je cherche mon point suspendu!
Cette période si barbare, si cruelle, si monstrueuse me laisse muette devant tant d’horreurs.

Finalement, qui suis-je moi la petite européenne confortablement installée devant mon poste de télévision qui ne connaît ni la faim, ni la soif, ni le froid, encore moins la peur des bombardements, des kidnappings sanglants, Qui suis-je à part une spectatrice épouvantée, révoltée, impuissante devant cet écran, je sens même que c’est indécent de finir le verre de bon vin, la bonne bouteille qu’on s’ouvre le dimanche soir au coin du premier feu de cheminée. Je vais éteindre ma télévision, mettre fin aux infos d’un clic sur ma télécommande et passer à autre chose, comme ça d’un seul coup de clic passer à autre chose!

Et bien je ne peux pas. Je ne peux pas dans l’indifférence totale, supporter comprendre comment au nom d’un seul Dieu, que l’on

puisse encore en ce siècle dit civilisé, ce siècle qui a succédé au siècle des Lumières. Comment peut-on commettre encore autant d’atrocités. Les hommes sur cette terre seraient-ils nés pour faire la guerre? Soupir!

Comme mon fameux point suspendu, je vais laisser cette fois le temps se suspendre pour apprécier ce que la terre nous offre, les paysages flamboyants qui changent au gré du temps, les châtaignes, bientôt que l’on récoltera, le figatellu que l’on partagera entre amis et toutes les bonnes choses qui font traverser un bout de chemin ensemble.

Relire Machiavel, Hemingway, Tolstoï, prendre en pleine face un Guernica de Picasso.

Relire Guerre et paix de Léon Tolstoï:

«Et la guerre commença, c’est-à-dire un événement contraire à la raison et à la nature humaine. Des millions d’hommes commirent les uns à l’égard des autres plus de forfaits – mensonges, trahisons, vols, émissions de fausse monnaie, pillages, incendies et meurtres – que n’en contiennent depuis des siècles tous les tribunaux du monde, cependant qu’au cours de cette même période, les hommes coupables de ces crimes ne les considéraient pas comme des crimes. »

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