TOMBE LA NEIGE
Le billet d’humeur de Nathalie Coulon:
Et sur un air de Salvatore Adamo, rajoutez autant de flocons que vous voudrez. Il a neigé en notre île de Méditerranée, il a beaucoup neigé. Des centimètres et des mètres parfois dans les coins
les plus isolés. Il a neigé et Corte s’est transformé en station de ski huppée. La citadelle des Gaffory de Jean-Pierre et Faustina se régale, tamente risate, on se la joue Gstaad. On a skié en centre-ville sur
les terres de la cité paoline, on s’est risqué à dévaler strette è sculisce bien équipés de luges et autres attirails, snow-board, ski de fond parfois même dans un sac plas- tique d’occasion. Il a neigé pour la joie des grands enfants et des étudiants.
Oh ! Il a neigé et la Corse émerveillée s’est recouverte de son manteau blanc. Le col de Vizzavona à ses heures les plus froides, notre Alaska glacial, était coupé du reste des deux départements. Pneus neige et chaînes pour l’occasion… Ah ! Il a neigé et quel encombrement ! Des voitures à l’abandon et des semi-remorques en perdition ! Sur le côté, dans le fossé en espérant sans gravité. On attendra le message de sécurité de monsieur le préfet pour s’y aventurer en toute sérénité. Écoles fermées, papa et maman, un bonnet et des gants et des bonhommes de neige partout partout naîtront.
Dans mes souvenirs d’antan, je repense avec nostalgie au bonnet tricoté par ma mère. Les jours de piscine, elle insistait tendrement pour nous couvrir douillette- ment et dans mes souvenirs adolescents il finissait au fond de ma poche pour mieux affronter l’hiver et ses frimas, kamikaze jeunesse où l’on a ni froid, ni peur de remonter par la passerelle ensevelie, cheveux mouillés et goutte au nez ! Ah ! Ton joli bonnet, maman, il y a désor- mais prescription !
La Corse sous la neige et Ajaccio, l’unique et impérial joyau de la couronne napoléonienne, qui frissonne, sa mer bleutée aux faux airs de lac gelé se pavane d’en avoir réchappé !
Il a neigé, quelle beauté. Il a neigé un jour, deux jours et quelle calamité ! Parfois, des foyers sans électricité et puis pour surtout ne pas les oublier, il faut rendre un solennel et fraternel hommage à ceux qui se sont mobilisés : les pompiers, les hommes de terrain sur les routes et les chemins, les conducteurs de chasse-neige et les coura- geux avec leurs pelles, aux bénévoles qui ont permis aux sans-abris d’être à l’abri. L’heure est à la fonte, aux crues boueuses, aux routes défoncées. Qu’elle était belle la neige, notre madeleine, au goût de notre joyeuse et insouciante enfance.
C’est mon clin d’œil givré du mois de février aux éternels amoureux, aux romantiques, à Adamo, aux Lovers. Un hymne désuet mais qui réchauffe le cœur et l’âme. Se lover dans un plaid, un thé fumant, un bouquin, patience et longueur de temps. Bientôt le redoux et les élections. L’Amérique a ouvert le bal, même Trump nous a bénis de son avalanche de blanc, il a prêté serment dans sa Maison- Blanche. Que Dieu bénisse le monde des tout-puissants…
Oh! Mais tombe la neige Impassible manège Lalala-Lalala-Oh-Oh.
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