L’envol de l’aérodrome de Corte
Vol libre
Parapente, kitesurf, deltaplane, boomerang et cerf-volant… des activités qui, en Corse, sont de plus en plus appréciées pour découvrir et comprendre la nature autrement. L’île compte une ligue et des clubs dynamiques à l’image de son jeune président, Jean-Baptiste Filippi. Rencontre.
Par Petru Altiani
Le désir de s’élever dans les airs comme un oiseau est l’un des plus vieux rêves de l’humanité. Depuis Icare ou Léonard de Vinci, bien des hommes s’y sont risqués et, la détermination menant au
progrès, ont fini par relever le défi. L’histoire du vol libre est intimement liée à celle de l’aviation, puisque l’homme a commencé par chercher à planer sans motorisation. Pour ne citer que lui, l’Allemand Otto Lilienthal fut, en 1882, l’un des premiers à effectuer des vols planés tels qu’on les conçoit aujourd’hui. Dans les années 50, un ingénieur de la Nasa, Francis Rogallo, conçut un parachute triangulaire destiné, dans un premier temps, à faciliter le retour des engins spatiaux dans l’atmosphère. L’idée fut finalement écartée au profit de méthodes de repêchage maritime. Toutefois, l’aile delta était née et, avec elle, le vol libre également. Il s’agit aujourd’hui d’une activité sportive ou de loisir consistant à voler avec un planeur ultra léger (PUL) sans motorisation. Elle regroupe essentielle- ment le deltaplane, le parapente et la cage de pilotage. Ces disciplines sont administrées en France, par la Fédération française de Vol Libre, qui gère aussi le cerf-volant et le kitesurf.
Kitesurf et parapente en tête
En Corse, il existe une ligue qui regroupe les activités de parapente, kitesurf, deltaplane, boomerang et cerf-volant ! «Il n’y a pas de club de boomerang ou cerf-volant affilié, et le kitesurf et le parapente représentent l’essentiel de l’activité avec un peu plus d’une centaine de pratiquants par discipline », explique Jean-Baptiste Filippi, le président de la Ligue Corse de Vol Libre.
Et d’ajouter : « Les pratiquants de parapente actifs sont plus nombreux, regroupés en 5 clubs associatifs dont 3 clubs écoles sur Cervioni, Bastia et Ajaccio. Il existe aussi deux structures professionnelles sur Ajaccio et la Balagne avec des pilotes aguerris, dotés du haut niveau de pilotage requis pour voler en sécurité en biplace dans l’aérologie complexe de la Corse.»
«Pour le kitesurf, il y a également un club à Ajaccio et une école professionnelle.» Pour Jean-Baptiste Filippi, « l’activité touristique professionnelle est certainement plus représentée par le kitesurf avec des stages d’initiation qui représentent une assez grosse partie des licenciés.
Il est possible de s’adonner à ce sport partout en mer ». «Pour le parapente, poursuit-il, les plus grands cross, qui correspondent aux vols longs et aériens, se font du Col de Tartavellu et quelques fois de Cervioni ou encore du Pignu pour la région bastiaise. Tous les sommets sont aussi accessibles au « marche et vol » où le principe est de monter à pied avec un parapente de moins de 10 kg sur le dos pour redescendre en volant. »
Jean-Baptiste Filippi est président de la Ligue Corse de Vol Libre depuis un an. Il a succédé à ces fonctions à Laurent Duriani, avec qui il partage la passion du parapente. « Habitant à Corte, j’ai la chance de voler un peu sur tous les sites, avec tous les clubs, et de connaître pas mal de pratiquants. Globalement, il existe une équipe historique très efficace et compétente ».
Des sensations extraordinaires
Si Jean-Baptiste Filippi est adepte du parapente, c’est grâce à son père. «C’est un peu cliché », confie le président de la Ligue Corse de Vol Libre. «Mais il m’a fait lire Jonathan Livingston le goéland quand j’étais ado, et ce récit m’a furieusement donné envie de voler pour être libre comme l’oiseau. Le parapente m’a permis de réaliser complètement ce fantasme.» Selon lui, « il y a, dans ce sport, une grosse part très plaisante d’observation et de compréhension de la nature, où trouver les courants, analyser la météo, regarder les autres ailes et les rapaces. Comme des navigateurs en voile, les meilleurs pilotes en Corse arrivent ainsi à faire des vols de plus de cinq heures (…)
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