Le second souffle de Corsica Diaspora
« Un million de Corses réunis. » Telle est l’ambition de l’association Corse Diaspora que préside, en inlassable et talentueux militant, Edmond Siméoni. Une stratégie alliant le changement dans la continuité. Apport des réseaux sociaux, liens avec les institutions locales figurent au programme de ce renouveau d’envergure.
Par Jean Poletti
Un Corse ne s’exile pas. Il s’absente. La formule est connue. Disséminés aux quatre coins de la planète, qu’ils soient originaires de l’ile ou descendants de familles ayant émigré voilà plusieurs générations, tous ont un sentiment d’appartenance qui transcende l’espace et le temps. Depuis une quinzaine d’années, l’association Corsica Diaspora n’a de cesse que de réunir, rapprocher et théoriser les talents épars.
Ne pas s’endormir sur les lauriers. Bannir la routine et les habitudes. Voilà le postulat de l’Association. Aussi pour Edmond Siméoni et son équipe l’heure est venue d’impulser une nouvelle dynamique et franchir un cap important. La finalité ? Faire de ce potentiel extérieur un véritable acteur aux cotés des décideurs politiques ou économiques locaux.
Mais pour bannir l’éventuelle interprétation ou l’équivoque trompeuse, il est dit et répété que l’engagement initial, qui confine à la philosophie demeurera intact. Il tient en un seul mot qui vaut doctrine : Rassemblement. Tisser des liens par-dessus les mers et les pays et créer une véritable autoroute de l’information. A cet égard ce n’est nul hasard si Sébastien Simoni, du Campus Flex fait partie de la noble aventure. En créant un annuaire en ligne il permit de répertorier les Corses du monde entier et ainsi faciliter leur mise en relation. Nulle coïncidence également si Pierre Paul Gori rejoint l’équipe. Ce community manager professionnel aura mission d’animer les réseaux sociaux et de gérer les publicités ciblées. Sur sa carte de visite figure à cet égard la création du groupe facebook qui vaut slogan « un million de corses réunis. »
La preuve par cinq
Jacques Mattei, en sa qualité de coordonnateur rappela si besoin était l’étendue du maillage à réaliser ou parfaire. Deux chiffres suffisent à fixer les esprits : Des corses sont présents dans près de huit cent ville et une centaine de pays. Fédérer cet énorme potentiel, lui permettre non seulement d’échanger mais aussi d’apporter sa contribution à leur ile, souvent si loin et pourtant enracinée dans les cœurs et les esprits. Voilà à l’évidence une richesse intellectuelle qu’il convient de développer puis de pérenniser.
Sans entrer dans le détail exhaustif, disons simplement qui la nouvelle donne rassemble cinq actions majeures. Amplifier de manière significative le nombre d’inscrits sur « l’annuaire ». Conforter les relations et l’espace de dialogue avec les diverses amicales. Rénover et élargir les instances de l’association. Renforcer la visibilité sur le net. Enfin, initier une grande réflexion sur la représentativité de la Diaspora auprès des institutions et collectivité insulaires.
A cet égard, d’aucuns se souviennent, par exemple du rôle éminent de Bastien Leccia, le puissant président de la fédération des Corses des Bouches du Rhône dans le premier statut. Il fut l’intermédiaire entre François Mitterrand, Edmond Siméoni et ses amis, les socialistes et les forces progressistes dans le cadre des préparations de dossiers majeurs. Faut-il rappeler que le scandale des boues rouges mobilisa certes ici, mais aussi sur le continent et à l’étranger. Conférant ainsi une dimension inégalée aux exactions des pollueurs de la mer. Doit-on évoquer cette diaspora estudiantine, qui manifestait à Nice, Aix, Marseille ou Paris, pour ouverture d’une université en Corse ? Faut-il redire la levée boucliers devant les tentatives multiples et variés de supprimer l’arrêté Miot ? Les exemples abondent.
Un concept revisité
Mais ce n’est pas révéler un secret de dire ou de rappeler L’Action régionaliste Corse, dont le leader était un certain Edmond Siméoni, conceptualisa, voilà près de cinquante ans, l’importance de la Diaspora dans la fameuse question Corse.
Donner un second souffle à l’Association, lui offrir l’opportunité d’accéder pleinement à la modernité, sans toutefois perdre son âme. Tel est, davantage qu’un souhait, un sacerdoce que veut réussir Corsica Diaspora. Autant de thématiques développées à Corte le 7 Juillet, lors d’une Assemblée générale qui pourrait s’intituler retour vers le futur.
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