CORSE ÎLE-MONTAGNE
Longtemps, les insulaires lui ont tourné le dos au profit du seul littoral. Pourtant la montagne semble avoir récemment trouvé un nouveau souffle : reconnaissance du statut d’île-montagne, réactivation du comité de massif, organisation des acteurs de terrain. Les sommets corses comme nouveaux pôles d’attractivité ? Le chemin est encore long.
Par Caroline Ettori
Depuis le 28 décembre 2016, la spécificité du territoire insulaire est reconnue par la loi conférant à la Corse son statut d’île-montagne. Un nouveau cadre pour assurer le développement et l’équilibre des territoires en matière d’environnement ou encore de développement économique et de tourisme. Un rattrapage plus que nécessaire tant les retards se sont accumulés durant plusieurs décennies. Mais de quel environnement parle-t-on ? Le relief montagneux compte 123 sommets de plus de 2 000 mètres d’altitude avec un pic à 2 706 mètres pour le Monte Cinto. La fameuse « montagne dans la mer ». « La spécificité principale du relief insulaire est que la Corse est une région d’Europe où la proximité des sommets de plus de 2 500 mètres avec le bord de mer est faible. Par exemple, huit kilomètres à peine séparent le Paglia Orba du golfe de Girolata, 12 kilomètres du Cinto. En Méditerranée, seule la Sicile présente la même particularité avec l’Etna. », précise Paul-André Acquaviva président de la Ligue corse de montagne et d’escalade.
Les hommes de la montagne
Un territoire âpre qui n’a pu retenir ses habitants attirés par les lumières de la ville. « La Corse est devenue urbaine ou péri-urbaine depuis les années 60 ce qui a précipité la chute de la démographie en montagne. Aujourd’hui, les citadins qui ont besoin de respirer prennent la direction de la montagne les samedis et dimanches pour participer à des activités de pleine nature. Je pense au trail notamment. Cela a débuté comme un effet de mode mais la pratique s’est enracinée. Pour autant, ce n’est pas suffisant pour faire revivre un espace. Le constat est plutôt triste en ce qui me concerne », relève le professionnel. Analyse partagée par François Tomasi, vice-président de la section corse du Syndicat national des accompagnateurs en montagne. « Si les utilisateurs sont de plus en plus nombreux qu’ils s’agissent de traileurs, de chasseurs ou d’éleveurs, l’habitat est toujours déserté et la montagne manque aujourd’hui de personnes qui se fixent sur le territoire. »
Parmi les rares qui tentent l’aventure, il y a Christophe Gandon, propriétaire du boutique hôtel Artemisia à Bastelica. « C’est autant un pari qu’un choix. D’abord un choix sentimental. C’est mon village et je n’aurais pas pu le faire ailleurs. J’ai mûri ce projet pendant plusieurs années avant de sauter le pas. Bien sûr que l’orientation montagne comporte quelques difficultés. La mer reste l’attrait principal de l’île alors que le littoral devrait également être une porte d’entrée de l’intérieur. Il est important de réguler les flux. Aujourd’hui 70% des visiteurs restent en bord de mer. »
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