De nombreux Corses se sont, au fil des époques, illustrés dans l’histoire souvent au nom de la France. AvecLes grandes figures de la Corse, Robert Colonna d’Istria retrace d’une plume alerte le destin brillant de deux cents d’entre eux, parmi lesquels : Pascal Paoli, Charles-André Pozzo di Borgo, Fred Scamaroni, Francis Carco, Paul Valéry ou encore Napoléon. Il nous fait ainsi plonger dans les vies hors du commun de ces personnalités représentatives des différentes catégories d’insulaires, qui ont su faire preuve d’imagination et de savoir-faire pour se glisser dans tous les domaines aux plus hautes places, souvent aux quatre coins du monde. Des personnalités qui à travers leur parcours ont jalonné les étapes de l’histoire de l’Europe, mais racontent aussi la Corse elle-même et la singularité des mœurs de ses habitants.
Un livre, Un auteur…
Écrivain et essayiste, Robert Colonna d’Istria est l’auteur de nombreux ouvrages d’analyse historique, notamment liés à l’histoire de la Corse.
Il collabore également depuis 1990 à divers journaux, magazines et revues.
Si vous deviez décrire votre dernier ouvrage en deux phrases ?
Un bouquet de biographies de tous les hommes, qui ont compté dans le passé de l’île, et qui se sont illustrés aussi bien chez eux qu’à l’extérieur de la Corse. Les grandes figures évoquées sont toujours représentatives d’un moment ou d’un aspect de l’histoire de la Corse. De sorte que ce livre peut se lire comme une introduction, particulièrement vivante, à l’histoire de la Corse. Un autre volume, l’année prochaine, sera dédié aux femmes célèbres.
Une grande figure insulaire que vous admirez tout particulièrement ?
Vincentello d’Istria, dont je porte le nom – et dont le nom me porte – a vraiment fait du bon boulot. Il a été à deux doigts de transformer la Corse en une principauté indépendante qui aurait pu trouver sa place dans le concert des nations de son temps, au moins dans le monde méditerranéen et italique… C’était un excellent politique, un bon homme d’État. L’espèce est rare. Le malheureux a été vaincu par la cupidité de Gênes.
Votre héros /héroïne (de fiction ou dans la vie réelle) préféré ?
Avec tous ses défauts, j’ai un faible pour Napoléon. Et, pour d’autres raisons, un faible pour Pauline, sa petite sœur : elle était très désirable.
Les lectures qui vous permettent de vous évader ?
Dès qu’un livre est bon, il permet de s’évader. C’est même le critère d’un bon livre. Je suis très bon public. Je peux lire – ou relire – des classiques, des récits de voyage, de la poésie – c’est un de mes genres préférés –, des romans policiers. Pourvu que ce soit bien écrit, et que derrière l’écriture perce une personnalité.
Le livre que vous auriez aimé signer ?
Il y en a tellement ! Disons Le Guépard, du prince de Lampedusa. J’aurais aimé, pour la Corse, trouver la grâce et l’énergie de réussir ce qu’il a fait pour la Sicile, un monument…
Les livres qui vous inspirent ?
Les livres m’inspirent peu… Je les admire souvent, en suis parfois impressionné – comme on l’est par un chef-d’œuvre ou un paysage sublime : je me dis que je serais incapable d’être à ce niveau, c’est un sentiment de cet ordre qui m’a ainsi saisi à la lecture du dernier livre de Céline publié par Gallimard… Mais je ne trouve jamais l’inspiration dans un livre. Celle-ci ne peut venir que de la vie, des gens, de mes obsessions, de mes inquiétudes, de mes joies, de ma curiosité… Peut-être le hasard s’en mêle-t-il parfois…
Vos sujets de prédilection ?
Je suis très éclectique. Je viens de terminer deux jolis livres. Un charmant roman racontant l’expérience d’une femme ayant entrepris la construction d’une maison sur une île ; son entreprise se change en chemin de croix… Ce texte paraît l’année prochaine chez Actes Sud. Je viens également de mettre un point final à un livre inclassable, étonnant, riche, totalement inédit, sur la peur, son histoire, ses manifestations, ses relations avec l’art et avec la vie. J’espère que sa lecture sera aussi passionnante que l’a été son écriture…
Le casting d’un dîner idéal chez vous ? (Réel ou imaginaire)
Des gens qui aient esprit, humour, légèreté et sens de la conversation. Qui aiment bavarder pour le plaisir de bavarder, pas seulement pour prolonger la séance de psychanalyse qu’ils ont interrompue. Les gens qui ne savent parler que d’eux, de leur petit nombril, de leur métier et de leurs enfants, qui ramènent tout à eux, ces gens-là m’assomment – et m’ennuient. Je préfère dîner seul…
Votre meilleur souvenir de lecture ?
Le Christ recrucifié, de Nikos Kazantzakis. J’y ai trouvé cette définition du paradis : « un doux soleil, une petite pluie tranquille, des citronniers en fleur, des narguilés et un bavardage à bâtons rompus jusqu’à la consommation des siècles ».
Un lieu qui vous ressemble ?
Un monastère accroché à une montagne en balcon au-dessus de la mer.
Votre madeleine de Proust ?
Le parfum des fleurs d’oranger, dans les jardins en bas de ma terrasse. Cette odeur infiniment riche est celle de la Méditerranée, de l’Orient, du charme et de la douceur de vivre…
Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.