Le 12 décembre prochain, les participants à la 2e édition d’A Spassighjata in Bastia s’empareront des rues de la ville. Un trail urbain et nocturne organisé par l’Associu Mantinum qui s’est donné pour objectif de mêler découverte du patrimoine culturel et pratique du sport en ville. Parcours détaillé avec l’une des chevilles ouvrières de l’événement, Frédéric Raffaelli.
Qu’est-ce qui fait la particularité d’A Spassighjata ?
A Spassighjata est un trail urbain nocturne de 9 kilomètres. La course est ouverte à tous et propose un mix entre différents éléments : les types de sol, bitume et sentier, le dénivelé de près de 300 mètres… Les city trail se développent de plus en plus autour du patrimoine urbain jouant avec le mobilier, les aménagements. De plus, en nocturne, les perceptions sont complètement différentes. Cela donne un attrait particulier à la ville. Le vieux port, la citadelle, les églises sont éclairées… C’est une atmosphère très particulière qui permet de voir Bastia comme on ne l’a jamais vue. Notre idée était de proposer un événement accessible à tous, à la fois sportif, culturel et festif pour dynamiser Bastia à l’approche des fêtes de fin d’année et à quelques jours de la fête de la nation corse et de la fête des lumières.
L’accessibilité n’est-elle pas toute relative pour vous qui pratiquez le trail en club ?
Cette année, 800 personnes seront sur la ligne de départ, place du Marché à 18 heures. Nous affichions complet 48 heures après l’ouverture des inscriptions ! Les participants ont des profils très différents. Nous avons réussi à fédérer au- delà du public bastiais. Des Ajacciens, des Cortenais, des Sartenais, des Balanins participe- ront ; des coureurs amateurs, occasionnels et bien sûr des trailers confirmés comme Guillaume Peretti, vainqueur de notre première édition en 30 minutes ou encore Lambert Santelli, Frédéric Callier, Jean-François Hautin et Cyrille Vincenti qui comptent parmi les meilleurs coureurs insu- laires. Ils viennent pour se faire plaisir et faire le spectacle en allant au maximum de leurs capaci- tés.
Comment a été conçu le parcours de cette édition 2015 ?
Le parcours a été conçu tout simplement avec un ami et une montre! Nous avions en tête certains endroits incontournables que nous voulions montrer comme la montée Sainte-Claire ou la place Saint-Nicolas mais également des lieux et des passages plus insolites que beaucoup de coureurs ont découverts à l’occasion des recon- naissances. Nous avons ajouté 1,3 kilomètre par rapport à 2014 pour atteindre 9 kilomètres avec 285 de dénivelé. La course est accessible mais elle n’est pas facile pour autant! Chaque année, nous voulons toucher un nouveau quartier, une nouvelle rue. L’an prochain, ce sera certainement le port de Toga. Nous souhaitons que les Bastiais se réapproprient leur ville. Tout au long du parcours, les monuments patrimoniaux de la ville seront mis en valeur. Il permettra également de connaître la ville sous des angles inédits. L’objectif est de promouvoir la pratique du sport en milieu urbain et de valoriser notre patrimoine culturel et architectural.
Les participants ont déjà eu un aperçu à travers les reconnaissances organisées depuis le mois d’août…
Expliquer le tracé par écrit était plutôt compliqué. Organiser une reconnaissance allait simplifier les choses. Nous avons donc donné rendez-vous aux personnes intéressées : 300 personnes ont répondu présentes. C’est à ce moment-là que nous nous sommes rendu compte de l’ampleur de l’événement. La dynamique était lancée. La première reconnaissance a eu lieu en août, en nocturne. Depuis, à la demande des participants, nous en avons organisé régulièrement. Aujourd’hui, la grande majorité des coureurs connaissent le parcours mais reviennent quand même pour passer un bon moment, un moment convivial pour se retrouver, se rencontrer.
A Spassighjata ce n’est pas que le trail urbain. D’autres événements sont prévus… Effectivement, nous organisons une course gratuite réservée aux enfants âgés de 5 à 10 ans. Le départ sera donné rue Napoléon, à 16 heures. L’arrivée est prévue rue Neuve Saint-Roch et tous les jeunes participants seront récompensés ! Le tout au rythme des animations programmées spécialement pour l’occasion. Puis à 17 heures, une marche de 3 kilomètres réunissant plus de 200 personnes parcourra le centre ancien avec un départ et une arrivée place du marché. Enfin, le trail s’élancera à 18 heures depuis la place du marché. Toujours sur la place, un chapiteau accueillera les participants autour d’un buffet offert par l’association, une soirée animée par des artistes corses pour clore cette journée festive. Enfin, il était important pour nous d’ajouter une notion de solidarité à notre initiative. Après Inseme S SPORT en 2014, tous les bénéfices de cette journée seront reversés à l’association La Marie-Do.
Le city trail ne s’arrêtera pas à Bastia…
On voulait donner un élan à la ville mais le phéno- mène nous a un peu dépassés, et tant mieux, puisqu’Ajaccio organisera son premier city trail le 19 décembre prochain. A Spassighjata a été un moteur. Elle le sera aussi peut-être pour Porto- Vecchio ou l ‘Ile-Rousse.
Comment expliquer cet engouement ?
Encore une fois, il s’agit de convivialité et de rencontre. L’ambiance sur le parcours est exceptionnelle. Le public nous encourage même pendant les reconnaissances, nous chambre depuis leur fenêtre ou les terrasses de café. Cela crée vraiment une animation au cœur de la ville. Pour cette journée ce sont 2500 personnes qui sont attendues. Économiquement, en période de fêtes, c’est un plus indéniable. En outre, pour les coureurs, c’est une façon de pratiquer le sport et la ville autrement. Ils commencent en ville et nous retrouvons certains d’entre eux parfois sur d’autres courses, en montagne notamment.
Caroline Ettori
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