« Amori » Un cinquième album solo pour Jean-Charles Papi

Auteur, compositeur, interprète et musicien talentueux, Jean-Charles Papi revient sur la scène musicale corse avec la sortie très attendue de son cinquième album solo enregistré en studio, Amori, prévue pour le 12 octobre 2024. Une nouvelle création qui promet de toucher les cœurs avec des chansons célébrant l’amour sous toutes ses formes.

Par Karine Casalta

Un artiste aux multiples facettes

Ce projet marque une nouvelle étape dans la carrière de l’artiste, déjà riche de quatre albums solo et de multiples collaborations prestigieuses.

Depuis ses débuts en 1985 avec le groupe Surghjenti, Jean-Charles Papi a su se tailler une place de choix dans le paysage musical corse. Après avoir marqué les esprits en tant que membre du célèbre groupe Canta u Populu Corsude 1989 à 2006, l’artiste n’a cessé d’élargir son horizon musical. Ses multiples collaborations avec des groupes emblématiques comme I Muvrini et les Chjami Aghjalesi, ainsi que sa participation à des projets d’envergure, tels que Corsu Mezu Mezu, aux côtés d’artistes renommés comme Patrick Fiori, Patrick Bruel et Florent Pagny, ont renforcé son statut d’artiste incontournable et l’ont conduit à se produire sur les plus grandes scènes, en Corse, sur le continent et à l’étranger.

L’artiste, qui poursuit depuis 2009 son chemin en solo avec succès, avec quatre albums salués par le public et la critique (Finici, Sperà, Essenziali et D’umani) et une tournée triomphale en 2023/2024, s’apprête à écrire aujourd’hui un nouveau chapitre de son histoire musicale avec ce nouvel album solo, Amori, qui aborde le thème universel de l’amour, mais dans une profondeur renouvelée.

Amori : une célébration musicale de l’amour

Dans Amori,Jean-Charles Papi explore l’amour sous toutes ses formes : de l’amour passionnel à l’amitié, en passant par l’amour familial et les liens indéfectibles qui unissent les âmes. L’artiste touche également à des thèmes plus sombres tels que l’amour déçu, la perte et la séparation. Porté par sa sensibilité artistique, Papi nous offre un véritable voyage émotionnel de la joie à la mélancolie. L’album se distingue également par des collaborations précieuses, notamment avec Michel Mallory, qui signe un morceau célébrant un amour libéré des conventions sociales ou encore avec Jean-Frédéric Terrazzoni auteur d’un des titres phares de l’album, « Sola Via », une ode à l’amour comme seule voie essentielle de la vie. Jean-Charles Papi a également choisi d’adapter en langue corse deux monuments de la chanson française : « Je suis malade » et « Avant de nous dire adieu », cette dernière interprétée en duo avec Jeane Manson.

Fidèle à son style musical singulier, mêlant la tradition corse à des sonorités plus modernes et universelles, Jean-Charles Papi continue de surprendre et d’émouvoir. Amori est plus qu’un album, c’est une invitation à vivre intensément, avec passion et authenticité.

Intervista

  • Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire cet album Amori ? Pourquoi avoir choisi ce thème de l’amour ? Que représente-t-il pour vous ?

Avec Amori, j’ai voulu explorer l’Amour avec un grand « A », sous toutes ses formes : l’amour passionnel, l’amour fusion, l’amour déçu, mais aussi dans un sens plus large, l’amour familial, pour ses parents, ses enfants, les êtres chers disparus que l’on porte toujours dans nos cœurs, celui pour ses amis, pour la nature… J’ai voulu aller chercher au plus profond de ce sentiment, cette attraction que l’on peut ressentir envers des êtres, envers des choses, ce qui finalement sous-tend notre essence même et nous accompagne tout au long de notre vie…

  • Est-ce qu’il y a un morceau en particulier dans cet album qui vous tient à cœur ? et pourquoi ?

J’ai du mal à choisir en vérité ! Contrairement à certains albums qui comptent en général deux ou trois titres phares, tout se dit dans toutes les chansons… Même dans les « featuring ». J’ai voulu ces moments de partage puisque finalement, quand on parle d’amour ce qui compte c’est le partage, donc je ne pouvais pas faire un album autocentré ! Il compte donc plusieurs collaborations, dont 3 duos, avec notamment un titre de Michel Mallory, qui m’a par ailleurs fait une chanson pour cet album qui s’intitule « Je ne t’épouserai pas », qui sort un peu des sentiers battus et que j’ai traduit en corse. J’ai adapté en corse sa chanson « Avant de nous dire adieu » que je chante avec l’interprète originelle Jeane Manson, qui me répond en français. J’ai aussi 2 duos avec des jeunes qui ont beaucoup de talent : un qu’on partage avec Yoann Casanova, qui était finaliste de The Voice il n’y a pas si longtemps, qui a fait une très très jolie chanson sur son grand-père, décédé, où il dit le manque. Il avait écrit cette chanson en anglais, on a gardé le refrain dans cette langue et tous les couplets sont en corse. Et j’ai aussi un autre duo corse/anglais avec une jeune fille qui s’appelle Céline Vitali. Il y a quelquefois ainsi sur l’album des échanges entre corse/français, corse/anglais. J’ai tenu à ouvrir au niveau des langues car j’estimais que la thématique s’y prêtait. Mais, pour en revenir à votre question, s’il fallait n’en retenir qu’une ce serait peut-être la chanson « Sola via ». Une poésie écrite par Jean-Frédéric Terrazzoni, un auteur avec qui j’ai beaucoup travaillé sur mes albums précédents, qui résume bien cet album, et dit en substance que l’amour est une évidence ! La seule voie celle qui nous porte, nous transporte, c’est l’Amour !

  • Comment décririez-vous le style musical de cet album par rapport aux précédents ? Il est pour moi dans la continuité des précédents, il en est même la synthèse. Bien sûr, ce sont des chansons d’amour, il y a des ballades, mais j’ai gardé mon ADN. Et beaucoup de rythme. La couleur musicale de l’album est toujours pop rock avec des passages plus classiques, ou d’autres tournés vers des sonorités plus « world ». Comme d’habitude, peu importe la thématique, je ne me prive de rien dès lors que la musique sert le texte.
  • Après toutes ces années sur scène, comment parvenez-vous à garder votre passion et votre motivation intactes ?

Ça n’a pas éteint ma passion, bien au contraire ! J’aime la spontanéité de la scène ! cette alchimie entre le chanteur, les musiciens, le public… Et même si les chansons sont les mêmes chaque soir, aucun concert n’est jamais le même ! C’est ça qui est magique et qui fait que j’ai toujours la même envie, le même plaisir de rentrer sur scène ! Le public me donne une énergie incroyable ! Voilà pourquoi le plaisir et la foi sont toujours là !

  • Y a-t-il un moment dans votre carrière qui vous a particulièrement marqué et que vous aimeriez partager avec nous ?

Bien sûr, il y a des moments clés, les grandes scènes, et évidemment tous les duos que j’ai fait avec Florent Pagny, avec Patrick (Fiori), avec Chico et les Gypsies, avec Francine Massiani, et bien d’autres chanteurs corses avec qui j’ai chanté ou d’autres chanteurs étrangers. Tous ces moments-là sont incroyables. Mais il y a un moment qui a sans doute été un tournant pour moi, car il m’a particulièrement marqué : j’étais en concert à Cervione où je chantais « Lettera d’Argentina »avec Canta u Populu Corsu. Ce soir-là, c’était au moment de la guerre entre nationalistes, j’ai dit quelques mots pour la paix, et sans que je ne demande rien, toutes les personnes présentes se sont pris la main ; La chanson est venue et nous l’avons chantée ensemble. Il m’a semblé alors que nous n’étions plus qu’un seul corps, qu’eux et moi ne faisions qu’un ! Ce soir-là, je me suis rendu compte que chanter ce n’est pas d’être dans la performance. J’ai compris que c’était du partage, et non pas seulement de montrer sa belle voix. Et ça pour moi a été déterminant pour toute la suite. ! Il y a des émotions comme ça qui arrivent de façon inopinée et qui vous transpercent, c’est une magie, c’est pour ça aussi qu’on ne se lasse pas !

  • Vous avez collaboré avec de nombreux artistes et groupes. Y a-t-il un artiste ou un groupe avec lequel vous aimeriez collaborer à l’avenir ?

J’ai eu la chance de chanter avec de grands artistes, qui font partie des plus grandes voix de la scène nationale comme Florent Pagny, Patrick Fiori et bien d’autres. Ça a été de grands moments pour moi. Et j’aimerais beaucoup chanter avec Francis Cabrel. Il est pour moi, un orfèvre de la poésie et de la musique, tant c’est tellement beau, juste et touchant… Mais au-delà de ça, si vous me le demandez je peux rêver très loin. Pourquoi pas chanter avec U2, avec Bono, Sting, Bruce Springsteen ou encore Eros Ramazzotti. Des artistes qui ont marqué ma culture musicale. Notamment Bruce Springsteen est un modèle pour moi pour ce qu’il donne de lui sur scène, de son âme, de sa générosité incroyable. C’est quelqu’un que j’admire, à l’instar de Serge Lama, en France. J’ai d’ailleurs adapté « Je suis malade » en langue corse dans l’album, avec « Ne me quitte pas » ce sont pour moi les deux plus belles chansons d’amour en français ! Je l’ai vu chanter Napoléon, enfant à Porto-Vecchio. Il m’avait impressionné tant il m’avait paru immense sur scène. Ramazzotti aussi est une bête de scène. Ce sont ces gens-là qui m’inspirent.

  • Avez-vous déjà des projets pour la suite après la sortie de Amori ? Une nouvelle tournée peut-être ?

Oui, l’année qui vient sera consacrée à la tournée qui débutera à Ajaccio, le 8 novembre, au théâtre Empire. C’est une date importante puisqu’on présentera véritablement l’album ce soir-là. On est tellement heureux que cette salle ait réouvert, on prépare des surprises ! Je suis vraiment content de commencer par-là ! Le lendemain, on sera à Porto-Vecchio à la Salle Rouge et quelques jours après, le 23 novembre au Théâtre de Furiani. Mais d’autres dates devraient encore se rajouter en Corse. Puis nous partirons sur le continent. On est déjà en train de monter une tournée pour aller faire entendre notre voix plus loin… Et à l’étranger aussi peut-être.

Parallèlement, j’écris un album très pédagogique pour la langue corse avec les enfants de l’école où je suis professeur, destiné aux enfants des écoles maternelles et primaires, qu’on va enregistrer avec les élèves du collège à Levie.

Et je commence à écrire les chansons d’un nouvel album de création qui sortira dans deux ans peut-être. Mais d’ici là, on va laisser vivre Amori !

Et l’aventure Mezu Mezu continue, avec un 3e opus prévu, avec une représentation au Stade Vélodrome en 2026. En plus de chanter, mon travail sera cette fois encore de coacher les artistes non corsophones pour qu’ils chantent aisément et de la meilleure façon dans notre langue, c’est une super casquette que Patrick m’a donnée, j’adore le faire ! Ce sont toujours de beaux moments de partage, de simplicité, de convivialité, et de belles rencontres !

Voilà, tout ça est dans les cartons et ça fait pas mal de travail !

  • Alors que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

S’il y a une chose à souhaiter, c’est peut-être que, face à la montée du streaming et de la mondialisation, en s’ouvrant, en travaillant nos spectacles pour qu’ils soient de plus en plus beaux, continuer à attirer les jeunes générations vers la chanson corse, pour notre culture, notre langue, dans ce que nous sommes, pour ceux qui chantent et qui chanteront…

Précommande de l’album & billets pour la tournée sur: jeancharlespapi.com (http://jeancharlespapi.com.


Photographe Audrey Bieber

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