Par Nathalie Coulon
Ùn si parla piu chè di u big up ?
Mà chì ghjè u big up ?
En ce début d’automne, je n’entendais plus parler que du big up ! Mais alors, c’est quoi ce big up ? Le big up sur toutes les lèvres, toutes les ondes, toutes les chaînes !
C’est le nouveau dada des médias, le nouveau code à avoir.
Petit tour sur les réseaux sociaux, petit tour sur Google :
Mot-clé dans la barre de recherche : big up
Et voilà, ci semu :
Big up !
Yes !
Cri de joie, petite danse pour implorer la
pluie, j’ai trouvé ! Je vous en parle.
Comme ça dans son sens premier, étymologiquement big up veut dire dédicace.
Alors big en anglais veut dire grand, up veut dire haut.
Et je me retrouve avec cette définition-là.
Je pense franchement que je vais continuer mes recherches jusqu’à trouver cet article que je vous cite : d’abord, j’apprends que c’est de l’argot anglais emprunté au jamaïcain. Déjà pas mal : ça sent le reggae, le bonnet coloré de Bob, les rastas, peut-être un peu la beuh mais bon ça ne nous regarde pas !
Donc dire big up, c’est cool quoi.
C’est un peu le petit pouce en l’air pour approuver, pour « plussoyer », pour dire qu’on aime, qu’on est reconnaissants.
Alors en ce début de saison où les feuilles
tombent trop vite, la nuit aussi d’ailleurs. Il fera nuit à 17h. Grrr !
J’ai bien retenu quelques bons coups de pouce en
l’air : Big up
royal à la philosophe et philologue Barbara Cassin, 9e femme depuis 1635 à rentrer à l’Académie française,
travail magistral que le sien sur le plurilangage. Elle veut contribuer à
fabriquer une Europe résistante qui refuse à s’en tenir à cette non-langue de
pure communication qu’est le global
english.
Au Louvre, entourée des siens dans son habit vert pour la cérémonie de l’épée. Elle brandira la sienne high tech où s’affichent sa devise en lettres lumineuses, sa devise empruntée au sémiologue Jacques Derrida : « Plus d’une langue ».
S’en suivra sur notre île un grand big up sur les réseaux sociaux celui de Gilles Simeoni pour lui dire sa grande reconnaissance. Ci-joint son post que vous pourrez lire avec attention (colonne d’à côté).
Parler de langue, c’est parler de peuple.
Aujourd’hui toutes mes pensées vont aux Kurdes et aux Syriens. À la Catalogne, à l’Équateur… À cette terre qui s’enflamme, à cris et à sang dans le grand brouhaha qu’est le nôtre. Au Brexit qui pédale dans la semoule et le brouillard qui se lève dans le ciel du lac du Connemara, on débat, on débat !
Rentrée/Sortie de l’Europe.
À la guérite du douanier, sur une autre terre de la Vieille Angleterre, entre deux vapeurs de part des anges on avait dans un immense big up cru reconnaître l’étrange et immonde Xavier Dupont de Ligonnès.
Quel flop, la police et les médias.
Big up aux titres de Corse-Machin, toujours dans le génialissime. Les Dupont et Dupond.
L’Écosse gardera secrètement la recette de son whisky, les apparitions humides et gluantes de son monstre Nessie, le fameux Loch Ness. Du Loch Ness à Ligonnès, ça sentait bon le complot !
Et bien non ! Une énième légende est née.
Il nous restera pour ces veillées automnales, quelques châtaignes à griller, des bougies à éclairer pour nos chers défunts, un bon verre de vin et une partie de Cluedo : le professeur Moutarde dans la cuisine avec le chandelier résoudra-t-il les dernières énigmes macabres du siècle ?
Hum, bè !
À vos cris de joie, pouce en l’air et bon big up a tutti.
C’hè di chè fà !
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