Biodiversité: l’atout santé
Jusqu’ici, je pensais que la biodiversité rimait avec survie des abeilles ou des poissons. Mais en y regardant de plus près, l’enjeu est plus vaste. Il est notamment une espèce directement menacée : la nôtre !
Par Nathalie Prévost Infirmière – Relaxologue
Qu’ont en commun une bactérie, un cèpe, une immortelle, un mous- tique, un diplodocus et un être humain ? Comme tout ce qui est essentiel, quelque chose d’invisible pour les yeux, inscrit au
cœur de chaque cellule vivante: l’ADN. Cette molécule explique la prodigieuse variété de la faune et la flore, cette fameuse biodiversité indispensable à la vie sur terre. Elle englobe la diversité au sein des espèces (on en connaît à peine 2 millions parmi les 20 ou 30 millions vraisemblablement existantes), entre les espèces et entre les éco-systèmes.
L’homme au cœur de la nature
L’humain occupe une place centrale dans cette biodiversité. Pour le pire comme le meilleur. Il a tout pouvoir sur elle et pourtant il n’est rien sans elle. Car c’est notre éco-système qui nous fournit en matière première pour être en forme et mener une vie productive. Comme de l’eau douce, de la nourriture ou du carburant… ou nous protège, comme les mangroves et récifs coraliens qui endiguaient les innondations. Mais pas que. Indirectement notre qualité de vie, notre santé dépendent directement des produits et services de notre milieu naturel. Par exemple, pour trouver dans les micronutriments indispensables au bon fonctionnement de notre corps, nos aliments doivent être sains et variés. Ce qui va à l’encontre des cultures intensives et des « purifications génétiques » en cours actuellement. Vive les légumes anciens, les pommes de saison, les carottes biscornues ! De même, la diversité biophysique des organismes nourrit la recherche en biologie, science médicale et pharmacologie. Il existe, selon l’OMS, plus de 20000 plantes utilisées dans le monde pour ses propriétés médicinales, dont seulement 2 000 à 3 000 ont été étudiées au niveau scientifique. Une richesse qui laisse présager la découverte de nouveaux traitements. Et sans cette belle pluralité, quid de la phytothérapie qui soigne encore aujourd’hui 60% de la population mondiale ?
L’enjeu corse
Et puis, l’homme apporte une autre dimension, essentielle pour la biodiversité : sa diversité cultu- relle. Nos différentes cultures, langues, religions, traditions, philosophies enrichissent notre milieu naturel. En Corse plus qu’ailleurs, nous jouissons de tous les facteurs favorables à la biodiversité : une langue vivante, des traditions pérennes, une grande variété de plantes et d’animaux terrestres et marins, une proximité avec la nature inscrite dans nos gènes qui engage, normale- ment, à la protéger, une forte identité, une culture propice aux liens sociaux… Encore faut- il avoir conscience de ces richesses au point de les préserver au quotidien, protéger la nature des pollutions et excès, maintenir notre fragile équilibre socio-économique pour l’épanouisse- ment de chacun. À savoir non seulement préserver et optimiser nos ressources, mais aussi adapter et développer des techniques de production, restructurer des systèmes de vente et faire évoluer nos habitudes de consommation. Il en va de notre santé et notre bien-être aujourd’hui et dans l’avenir. À nous de jouer !
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