Boycott USA : consommation first – Sondage exclusif Paroles de Corse – Opinion of Corsica – C2C Corse

Par Caroline Ettori

Même Donald Trump, ses déclarations et ses décisions erratiques n’y suffiront pas. Le boycott des produits made in USA est bien dans l’air du temps mais il ne convainc pas pour autant notre panel. Si les raisons politiques et éthiques sont des facteurs importants, l’efficacité perçue du boycott et la contrainte du prix freinent largement cette pratique.

Selon les résultats, 36% des répondants considèrent que le désaccord avec la politique d’un gouvernement est la première raison qui pourrait les pousser à boycotter les produits d’un pays. Les conditions de travail dans le pays d’origine arrivent en deuxième position (31%), suivies du soutien à une cause spécifique comme les droits de l’Homme ou des conflits internationaux (27%). L’impact environnemental des produits, pourtant sujet majeur d’actualité, ne motive que 19% des sondés.

Si les réseaux sociaux et les médias ont souvent un rôle clé dans l’amplification des mouvements de boycott, seuls 9% des répondants affirment être influencés par ces canaux. Un quart des personnes interrogées (24%) indiquent qu’aucune de ces raisons ne les inciterait à boycotter un produit.

Pas de pression

Malgré ces motivations, le boycott est perçu comme peu efficace : 75% des sondés pensent qu’il n’aura pas d’impact réel sur le pays visé. Parmi eux, 51% considèrent que le boycott est avant tout un geste symbolique, tandis que 24% estiment qu’il peut même avoir des effets négatifs, par exemple en pénalisant les travailleurs locaux ou les entreprises qui importent ces produits. À l’inverse, seuls 21% des sondés pensent qu’un boycott peut être un levier de pression politique ou économique, mais pour 19% d’entre eux, cela ne fonctionne que si le mouvement est massif et organisé.

Largument du prix, un frein majeur au boycott

Si boycotter un produit peut être un choix idéologique, le passage à l’acte dépend fortement du facteur économique. Lorsqu’il s’agit de remplacer un produit boycotté par un équivalent local ou provenant d’un autre pays, 81% des sondés refusent de payer plus cher. Parmi eux, 65% affirment que le prix reste leur principal critère d’achat. Seuls 17% seraient prêts à payer un supplément, dont une majorité (15%) uniquement si l’écart de prix reste raisonnable.

Un engagement limité par le pragmatisme des consommateurs

Ces résultats montrent que si le boycott peut être motivé par des convictions politiques, éthiques ou environnementales, il reste limité par des considérations pratiques. L’efficacité perçue comme faible et le critère du prix freinent le passage à l’action. Un constat qui illustre la difficulté de transformer une indignation en acte concret, sauf dans des cas où la mobilisation est massive et bien structurée.

Sondage Exclusif Paroles de Corse – Opinion of Corsica – C2C Corse Toute reprise totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète. Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 505 habitants de Corse âgés de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de département de résidence. Pour cette taille d’échantillon, la marge d’incertitude est de 3 à 5 points.

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