FORSE CHÌ CERTI CREDIANU CH’ELLU ERA SMARITU STU SAPÈ FÀ ANTICU, CHÌ CÙ E TENNULUGIE NOVE ERA BELLU LUNTANU U TEMPU INDUV’ELLU SI VISTICAVA L’ACQUA CÙ L’AIUTU D’UN SURGENTAGHJU. CÉCILE JOLIN, 47 ANNI, CAMPA IND’U PAESE DI SORIU (NEBBIU). U SENSU DI A SPARTERA È DI A TRAMANDERA IN CORE, CI FACE SCOPRE U SO ARTE, LASCENDU SI PURTÀ DA E SO « BACHETTE » È DA UNA PASSIONE TAMANTA…
Propos recueillis par Petru Altiani
Cécile Jolin, quel a été votre parcours jusqu’à ce jour pour exercer la profession de géobiologue ?
J’ai suivi des études universitaires en biologie et écologie, ma première profession est ornithologue, activité que j’exerce toujours. En 2007, par curiosité, j’ai commencé la formation de géobiologue de l’habitat sur le continent. Je réalise des diagnostics en géobiologie pour quelques foyers chaque année. C’est une activité peu connue.
Vous êtes membre de la Confédération nationale de la géobiologie, comment s’articule votre travail avec cet organisme ?
Le fondateur de la Confédération nationale de géobiologie fut mon enseignant principal en géobiologie, ce fut naturel pour moi d’y adhérer. Le métier étant peu connu et reconnu, une mutualisation de nos savoirs et démarches s’avère nécessaire.
Était-ce important pour vous d’installer votre activité en milieu rural ?
J’habite dans le Nebbiu depuis 20 ans. J’ai emménagé à Soriu en 2018, la mise en place de mon verger et jardin est primordiale pour moi, ainsi que la proximité de sentiers de randonnée sur le massif de Tenda, riche en sources. Vivre en milieu rural, loin de l’agitation urbaine me ressource, et je peux aussi développer mon ressenti face aux énergies telluriques.
Comment avez-vous été amenée à pratiquer la sourcellerie ?
J’ai découvert par hasard, quelqu’un m’a fait essayer les baguettes en saule cueillies sur place en 2001, sur ma terre natale en Normandie. Je n’ai pas plus poussé l’expérience jusqu’à la rencontre d’une personne, ici, qui avait nettement plus de savoir dans la détection des courants telluriques. Et c’est la formation de géobiologie qui m’a réellement ouverte à ce monde invisible, moi qui étais très cartésienne. La sourcellerie est la base de la géobiologie.
Peut-on parler d’un don ?
Tout le monde peut détecter les veines d’eau souterraines avec les baguettes de sourcier. Il suffit d’avoir la curiosité d’apprendre quelque chose de nouveau ; et qui peut bousculer beaucoup de croyances. Ensuite chacun peut approfondir et développer son propre ressenti. Le seul don à avoir est d’être vivant, car la vie est une circulation d’énergie, comme l’eau dans une rivière.
Comment cela fonctionne-t-il ? Les baguettes de sourcier sont-elles toujours de rigueur de nos jours ?
Les baguettes sont comme un prolongement de notre corps. Elles signalent visuellement ce que l’on ressent de façon très subtile. En s’entraînant, il est possible de ressentir dans le corps l’effet que le courant de l’eau souterraine provoque. Il existe des sondes qui peuvent détecter l’eau, ou plutôt les ruptures de continuité dans le sol, mais cela demande du matériel et un savoir-faire. Alors que les baguettes de sourcier, il suffit soit de les cueillir soit de les fabriquer avec un fil de cuivre ou de laiton, et c’est accessible à tout à chacun.
Quel regard portez-vous sur ce « pouvoir ancestral » ?
Beaucoup de sourciers ont disparu, il existe encore la mémoire de quelques sourciers dans les villages. C’est un savoir qui se perd avec la vie citadine. Hors ce savoir ancestral et les sourciers ont façonné la géographie de nos villages puisque l’eau est vitale.
Il vous arrive de proposer des stages de sourcellerie. Comment se déroulent-ils ?
La transmission de la sourcellerie est importante pour moi car elle permet aux participants à la fois d’apprendre une technique simple, mais aussi de se relier à la terre, à son corps. Je propose des ateliers qui durent environ 3 heures, en petit groupe. Chacun apprend à détecter les veines d’eau avec les différentes baguettes – en olivier, en laiton de deux formes différentes – ou le pendule. Nous sommes tous différents et certains participants arrivent à détecter l’eau avec un seul outil, d’autres y arrivent avec plusieurs. Bien sûr, souvent les personnes sont plus attirées par les baguettes en bois – en olivier ou en noisetier – car c’est « plus » authentique, mais les baguettes en laiton sont nettement plus sensibles, et en général, tout le monde y arrive avec.
Vous arrive-t-il également de mettre votre savoir-faire au service des professionnels, ou des particuliers, pour des forages ou autres travaux spécifiques en rapport avec l’eau ?
Je ne travaille pas avec une entreprise de forage car la plupart des foreurs ont leur sourcier. Les personnes qui font appel à moi sont celles qui cherchent à savoir s’il y a de l’eau, si leur projet d’autonomie en eau peut être viable, ou bien à avoir un avis supplémentaire par rapport au foreur. Récemment, une commune m’a fait intervenir pour savoir d’où venaient les sources captées et pourquoi leur débit faiblissait. Les autres cas sont plus complets, et c’est soit pour rééquilibrer les énergies d’une maison, soit pour savoir où est le meilleur endroit du terrain pour implanter la maison ; ce que faisaient souvent les sourciers autrefois.
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