Convergence : Penser collectivement l’avenir de la Corse

Partenariat

Devenus acteurs incontournables du débat public, les think tanks jouent un rôle croissant autant auprès du personnel politique et des décideurs qu’auprès de l’opinion publique. Longtemps ancrés dans les grandes capitales, ces laboratoires d’idées inspirent désormais dans les territoires. Directement au contact des spécificités locales, ils offrent un éclairage inédit sur les spécificités locales et sont de véritables outils d’aide à la décision. En Corse, c’est toute l’ambition du think tank Convergence qui marque une nouvelle étape dans la réflexion sur l’avenir de l’île avec un projet phare : 150 propositions pour la Corse de 2050. Un travail prospectif visant à établir un cadre de développement durable et inclusif pour la Corse.

Par Caroline Ettori

« En Corse, il existe une intelligence individuelle avec de nombreuses réussites. L’idée de Convergence est de créer une intelligence collective en rassemblant ces femmes et ces hommes qui, chacun dans leur domaine, ont démontré leur capacité à faire avancer la Corse. » Voilà pour le constat à l’origine de la création du think tank initié par Jérôme Paoli. Un constat largement partagé auquel il fallait donner une réalité. Ce sera la mission et l’ambition de Bruno Questel. L’ex-député, redevenu avocat dans le civil, assurera la direction du think tank : « Lorsque Jérôme Paoli m’a proposé de participer au think tank, je n’ai pas hésité une seconde. Désormais électeur en Corse, il s’agit pour moi d’exercer un rôle de citoyen actif en ce que l’avenir de la Corse est l’affaire de toutes celles et de tous ceux qui le souhaitent, librement, sans fards, ni tabous. Convergence répond à cette attente. Il s’agira de créer un espace d’échanges, d’analyse collective et d’ouverture des débats à la société civile. »

Un think tank hors des clivages politiques

Sur une île où tout est politique et chacun politisé, l’approche du think tank repose sur la rationalité et l’expertise. Un contrepied en quelque sorte pour s’extraire des clivages politiques par le haut. « Convergence n’a aucune ambition politique et ne constitue en aucun cas un marchepied pour quelque élection que ce soit », insiste Jérôme Paoli. Il n’a pas pour objectif de faire un programme électoral mais de proposer des solutions concrètes et réalistes. »

Pour Bruno Questel, la boussole de Convergence s’ancre dans le territoire loin des stratégies partisanes : « Les débats qui intéressent la Corse doivent avant tout être dépassionnés. Le parcours de celles et ceux qui nous ont rejoints reflète une seule certitude : on peut réussir sa vie et aimer sa terre et souhaiter humblement lui apporter l’expérience, fruit de nos parcours respectifs. »

Convergence et vision globale

Convergence s’est fixé trois objectifs : rassembler les énergies et personnalités venus d’horizons différents ; réfléchir conjointement à l’avenir de la Corse et plus précisément à son développement réel sans nier les différentes et nombreuses contraintes ; proposer des solutions viables, fruits d’une réflexion collective.

« Nous avons listé toutes les grandes thématiques qui peuvent concerner la Corse, du développement économique à l’aménagement du territoire et la préservation de l’environnement, en passant par la santé », précise Jérôme Paoli. Nous avons par la suite identifié des personnalités dans chaque secteur. Des personnalités qui apporteront leur éclairage en s’appuyant sur d’autres spécialistes et experts qui, nous l’espérons, auront envie de nous rejoindre. » Un effet d’entraînement vertueux qui aura, selon Bruno Questel, une double dimension : « Ces thématiques sont à la fois celles du quotidien de la Corse et de ses habitants et le reflet des réussites individuelles de nos référents ; la synthèse d’histoires personnelles et des enjeux d’une société insulaire qui doit s’ouvrir la société civile. »

Une vision globale qui se retrouvera dans la méthode de travail du think tank qui veut éviter l’écueil de l’entre-soi où chaque expert ne parlerait que de son propre domaine sans chercher à inscrire ses propositions dans une dynamique collective. L’idée est de favoriser les échanges transversaux pour décaler les perspectives et susciter l’émulation autour d’une question posée. « La volonté de tous est de nourrir le débat, d’apporter son expérience et d’aider à la définition d’un idéal commun : comment la Corse peut-elle évoluer pour le bénéfice de tous ? », souligne Bruno Questel.

L’un des défis majeurs de Convergence est de trouver sa place dans un contexte insulaire souvent polarisé et marqué comme le reste du pays par une certaine défiance envers les élites et les politiques. « Notre regard est essentiellement basé sur du vécu, des expériences terrain. Notre objectif n’est pas de s’attarder sur les problèmes mais de proposer des solutions. Plus exactement 150 propositions pour la Corse de 2050. »

Indépendance et transparence : un engagement à tenir

Si Convergence n’a pas vocation à dicter une ligne politique, « ce serait vraiment prétentieux. Notre seule ambition est de formuler des propositions susceptibles d’être reprises par celles et ceux qui exercent le pouvoir. En clair, chacun son métier », avance Jérôme Paoli. Le think tank a ainsi comme objectif de fournir des outils de réflexion. « Convergence n’a de sens que si les acteurs institutionnels y voient un espace de réflexion collective mené avec rigueur et objectivité, dépourvu d’enjeux politiques », précise Bruno Questel. « Nous avons identifié des personnalités à partir de leur vécu et de leur parcours professionnel, en aucun cas en fonction de leur affiliation politique », affirme Jérôme Paoli. Une volonté d’indépendance et transparence qui s’appliquera également aux travaux, à la gestion et aux décisions prises au sein du think tank.

Un travail qui par ailleurs s’inscrit dans le temps long. Loin de l’instantanéité des réseaux sociaux, Convergence développera une méthode propre. « Nos 150 propositions pour la Corse ne seront pas destinées à alimenter les réseaux sociaux mais à nourrir la pensée collective, dégager des pistes d’un progrès perçu comme possible, souhaitable et partagé par le plus grand nombre », réagit Bruno Questel.

Un laboratoire d’idées pour la Corse de 2050

Convergence a la volonté de produire une vision prospective et réaliste pour l’île qui devra redéfinir sa place dans le monde, en Europe, en Méditerranée et bien sûr vis-à-vis de Paris. Dans un climat de méfiance, Convergence qui souhaite impulser une démarche pragmatique en dehors des logiques partisanes et électorales peut offrir une alternative constructive dans une société insulaire fracturée. « Les think tanks inquiètent parfois, mais il revient justement aux élus d’ouvrir les débats à l’extérieur du champ politique. Si nous pouvons être utiles à ce débat nécessaire, nous aurons réussi », conclut Bruno Questel.

Si vous aviez un message à faire passer…

Jérôme Paoli : Appuyez-vous sur des femmes et des hommes de terrain dans le cadre de vos réflexions et planifications politiques.

Bruno Questel : Si les incantations nourrissent les campagnes électorales, l’exercice des responsabilités nécessite de l’action, de l’audace et de l’ambition. Nous comptons sur vous !

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.