Par Jean-Pierre Nucci
L’actualité est morose et pour cause. Dans une planète en proie au réchauffement climatique, un vent d’automne charge de nuages sombres des terres révoltées. Le mal progresse. On l’avait oublié, perdu de vue, croyant le pire derrière nous. Adieu les grands maux, la vie nous paraissait sereine et apaisée. Et pour commencer le terrorisme s’est invité dans ce beau panorama. Non plus çà et là,
de temps à autre, comme une piqûre sporadique, mais de façon permanente. Depuis le 11 septembre 2002, c’est bien simple, la crainte de l’attentat est omniprésente. Attentat massif, à la bombe ou au fusil-mitrailleur, Charlie Hebdo, Hypercacher, 13 novembre, voire par d’autres moyens plus barbares comme l’a démontré la tuerie de la promenade des Anglais. Une collection d’artifices où tous les coups sont permis. Les autorités politiques ont réagi, avec méthode et efficacité. Les bombes ont cessé. Mais les agressions ont évolué de manière isolée, en ciblant un voire deux individus comme celui perpétré à l’arme blanche sur Samuel Paty ou Dominique Bernard. Allah nous pourfend de sa fourche cruelle. Et voilà que l’on craint d’être attaqué jusque dans nos écoles. Quelle vilenie.
Entre-temps s’est invitée dans cette liste peu désirable, la pandémie. Un virus dévastateur et inédit a surgi du néant, enfin certains diront d’un laboratoire, en imitant les fléaux des temps anciens. Nous qui nous en croyions à l’abri. Quelle déconvenue! Les limites de la médecine moderne s’offrirent à nos regards médusés. Là encore, la mort s’est servie copieusement. Sans vergogne, avec appétit, dépourvue
de pitié. Pour éradiquer cette «peste», rappelons-nous, que, sur le moment, les autorités politiques n’ont eu d’autres choix que d’avoir recours à une méthode digne du Moyen-Âge. Confinement, tutti in casa, masque, gel, distance de sécurité et j’en passe. Et comme si cela ne suffisait pas, après les attentats terroristes et la pandémie voilà qu’a resurgi la guerre. Non pas la guerre nucléaire. Non, la guerre conventionnelle, celle qui a dévasté le monde jadis, armée contre armée, sans considération pour les peuples. Pourtant les savants, les dirigeants avertis, avaient assuré que l’atome nous épargnerait cette infortune.
Mais non, ils se sont trompés. Aujourd’hui comme hier, on tue en Ukraine, on déplace des populations dans le Haut-Karabagh, sans scrupule, la conscience lavée de toute morale. Qu’importe du moment que le sang triomphe. Et la cause dans tout cela? Il faut la chercher dans les tréfonds des âmes, du côté des ordures. Religieuse. Territoriale. Toujours bestiale. Des autocrates dictent la violence, suscitent la haine, à l’aide de justifications fallacieuses. La Grande Russie. Allons! C’est sérieux et pourquoi pas l’Empire romain. Ce territoire est musulman, l’Arménie chrétienne doit disparaître. On le voit que l’on est chrétien ou musulman, c’est du pareil au même. Seule l’ambition dévorante des dictateurs conduit au massacre des gens. Adieu l’ordre du monde, la déclaration universelle des droits de l’homme, les grands principes humains. La liberté. Même le droit le plus élémentaire, celui qui devrait gérer les affrontements est bafoué, ignoré, méprisé. Les règles édictées après la Seconde Guerre mondiale, censées garantir les débordements guerriers, ne sont plus respectées. Et l’on se demande s’il est utile de signer un traité quelconque quand on a conscience qu’il sera sans nul doute transgressé par la suite.
Et pour finir, on ne peut que déplorer l’ignoble agression du Hamas contre Israël. La limite de la cruauté humaine a été dépassée. Le degré de haine jamais atteint depuis le Troisième Reich. Nulle cause
ne peut justifier ces actes barbares. Là aussi des hommes politiques irresponsables ont conduit à ce chaos. Bibi comme je t’adore, financer la paix via le Qatar est l’infamie qui a conduit au désastre. Comment a-t-il pu être envisageable de dealer avec une organisation terroriste comme le Hamas? N’aurait-il pas été plus simple de reconnaître l’identité palestinienne ? De laisser deux états vivre côte à côte sous le contrôle de la communauté internationale.
«Quand la guerre est déclarée, chacun doit regagner son camp», disait Albert Camus. En ce moment même où j’écris ces lignes, les armes parlent. Les larmes coulent, le vermillon colore la terre. Quand plus tard quand elles se tairont, il faudra emprunter le bon chemin pour obtenir une paix durable, jamais démentie. La diplomatie devra recouvrer toute sa puissance. Non ce mot n’est pas erroné. N’avons- nous pas pardonné aux Allemands en 45 ? Créé l’Europe dans le but de ne plus nous affronter. Pourquoi serait-ce impossible dans les zones conflictuelles d’aujourd’hui ? Ce chemin, j’en suis certain, reste envisageable à une seule condition. Que Poutine, Netanyahou et le Hamas disparaissent.
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