(dés)Obéissance civile
De cet appel du 1er février, il en restera peut-être le symbole. Celui de commerçants, restaurateurs pour la plupart pris à la gorge par la Covid-19 et empêchés de travailler «normalement» depuis maintenant un an. Leurs cris, leur ras-le-bol, leurs craintes ont-ils été entendus, compris? C’est une autre question. En attendant, la désobéissance civile façon coronavirus qui devait voir rouvrir illégalement les portes, cuisines et terrasses des restaurants et cafés n’a pas eu lieu. En effet, dans ce cas, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a préféré prévenir que guérir en visant directement le porte-monnaie des professionnels déjà bien entamé : « ceux qui font le choix de ne pas respecter la règle seront suspendus pendant un mois de l’accès au fonds de solidarité». La mise en garde a sifflé la fin du service en salles, les établissements optant pour les plats à emporter ou les livraisons.
En Corse, si 45% des personnes interrogées comprennent la démarche, elles ne la soutiennent pas pour autant. D’ailleurs, un petit tiers du panel se rendrait dans les établissements qui braveraient l’interdiction d’ouverture. Les plus motivés sont sans surprise les 18-49 ans (37,5%) et les proches du Rassemblement national (45%). Les partisans de La République en Marche demeurent les plus raisonnables, seuls 5% d’entre eux se disent prêts à passer à table. Ils sont même une majorité (52%) à clairement désapprouver la démarche de ces professionnels. D’une manière générale, les Corses restent disciplinés: 67% respecteraient de nouvelles restrictions, parmi eux, les plus âgés, 50 et plus, avec 75% de bons élèves, les soutiens d’Emmanuel Macron (91%) et les sympathisants des Républicains (75%). D’autre part, les moins de 50 ans (29%) et les habitants de Haute-Corse (27%) ne s’interdiraient pas de les enfreindre occasionnellement. Enfin, 8% du panel refuseraient de suivre les nouvelles mesures avec un pic à 12% dans les communes du rural. Pourtant, les insulaires jugent sévèrement le dispositif en place. Ils sont une majorité (54%) à remettre en cause son efficacité dont 58% des 35-49 ans, les citadins et CSP- (61%), les sympathisants nationalistes (63%) et du RN (78%). Pour résumer, si le ras-le-bol est général et partagé, la crise, elle, est multiple, politique, sociale, économique, différemment ressentie et absorbée, et ne fait que commencer.
Sondage Exclusif Paroles deCorse – Opinion of Corsica – C2C Corse Toute reprise totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète. Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 502 personnes représentatifs de lapopulation française âgées de 18 ans et plus. Pour cette taille d’échantillon, la marge d’incertitude est de 3 à 5 points.
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