Un regard hors cameras
Par Karine Casalta
Evoluant dans l’ombre, le réalisateur d’origine Corse, a été aux manettes de nombreuses émissions les plus emblématique du petit écran. Plus de 40 années de carrière qui l’ont emmené à vivre de l’intérieur les principales évolutions du PAF et à travailler pour les plus grands de la télévision.
Autodidacte, c’est au début des années 70 que Dominique Colonna débute sa carrière, après avoir découvert ce métier grâce à sa sœur ainée, diplômée de l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC). Tout d’abord monteur pour de nombreuses productions de tous types, pub, fictions, documentaires, il obtient son homologation de réalisateur (délivrée alors par une commission spécifique commune aux 3 chaines de l’époque) en 1975, après avoir fait ses preuves en tant que premier assistant sur une fiction tournée en Corse. Il commence dès lors à beaucoup travailler, essentiellement sur des documentaires dont certains plusieurs fois primés lui valent de se bâtir une solide réputation. Tant et si bien qu’il est appelé par l’IDHEC pour venir enseigner ce format, ce qu’il fera une année tout en travaillant pour la télévision. Plusieurs de ces documentaires seront notamment réalisés avec Mireille Dumas, alors jeune journaliste, rencontrée à la même époque. Il travaillent ainsi ensemble près de trois ans avant que chacun prenne son envol et poursuive son chemin de son côté sans se douter que quelques années plus tard la vie les conduirait à se retrouver tant dans leur vie professionnelle que personnelle.
Une carrière à la télévision
Duo à la ville et à l’écran, cela fait en effet près de 45 ans aujourd’hui qu’ils sont mariés, et si chacun a mené sa propre carrière Dominique a souvent accompagné la plupart des émissions phares de Mireille :« Bas les masques » « La Vie à l’endroit » « Vie privée, vie publique »… portent aussi sa signature.
Si on l’associe volontiers à l’animatrice productrice, le réalisateur compte par ailleurs un parcours riches en émissions télévisuelles de toutes natures et de belles rencontres avec de nombreux producteurs qui ont jalonné sa carrière de moments forts. Captations de concerts, talk shows, émissions de variétés, … le réalisateur compte à son actif un nombre impressionnant de productions multiples et variées : les «Dossiers de l’écrans » ,« envoyé spécial », en passant par « lunettes noires pour nuits blanches » qu’il a toutes réalisées ou encore « double jeu » n’en sont que quelques exemples . « Je m’impliquais alors beaucoup dans tous les aspects de l’émission, avec naturellement une responsabilité particulière de l’esthétique et des choix techniques, c’étaient des discussion de groupe mais il y avait une vraie responsabilité du réalisateur, ce qui a bien changé depuis…». Il a ainsi beaucoup aimé travailler avec Thierry Ardisson, «c’était un producteur à l’écoute de ce qu’on avait à proposer pour améliorer la réalisation. Il ne se limitait pas à l’aspect financier. » Tout comme avec Michel Drucker dont il a réalisé la majorité des numéros de « Champs Élysée » et qu’il accompagne toujours aujourd’hui en alternance avec deux autres réalisateurs sur ses émissions du dimanche sur France2. « J’ai fait tous les genre à la télévision, des émissions en direct, enregistrées, de la variété, des débats, ça marchait bien, tant est si bien que j’y ai fait toute ma carrière ».
Sa plus belle réalisation
Une carrière à succès qui va dit il lui permettre indirectement de renouer avec la Corse. Car, ce corse pur souche a longtemps vécu hors sol. Né sur l’île, dans la maison familiale de Serriera, le village d’où sont natifs ses 2 parents, il y a passé les quatre premières années de sa vie, élevé avec sa cousine par sa tante après que sa mère, institutrice, mutée à Paris ait regagné le continent avec ses ainés. « Quatre années très importantes pour moi, et très heureuses, après lesquelles j’ai moi même rejoins Paris ». C’est ainsi qu’il sera élevé sur le continent avec ses 6 frères et sœurs, sans pour autant rompre totalement avec l’île où il revenait chaque été. S’il a de solides racines en Corse, Dominique aspirait à renforcer ce lien, et a devenir partie prenante de la vie insulaire au delà de simples séjours de villégiature au village. Sa réussite professionnelle lui a en donné la possibilité en lui permettant d’investir dans la création d’une résidence de tourisme dans la région du golfe de Porto. Une entreprise qu’il a développée avec son frère cultivateur « Je suis vraiment fier de cette réalisation! Ce projet m’a ré-enraciné dans l’ile »
C’est ainsi que loin des plateaux il réside en Corse près de 6 mois par an, se partageant entre son village et Paris. Un grand écart entre deux mondes dans lequel il trouve aujourd’hui un parfait équilibre.
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