Dominique Mari – Au rythme de l’info

Portrait

Par Karine Casalta

Visage familier des téléspectateurs de la chaîne d’information BFM TV dont il a accompagné les réveils durant près de cinq ans, le journaliste, originaire de Bastia, trace sa route dans le sillon de l’actualité, à l’antenne et sur le terrain.

Rien ne prédisposait pourtant Dominique Mari à devenir une figure du PAF officiant sur la première chaîne française d’info en continu. Étudiant en histoire à Corte, c’est sa passion pour la radio, qu’il découvre à l’université au travers de la radio associative « Radio Corti vivu », animée par des étudiants bénévoles, qui va le conduire au journalisme. Dominique y fait ses premiers pas sur les ondes avec une émission musicale de fait distrayante. Mais très vite, le vieux magnéto à bandes Nagra de l’association lui fait de l’œil. 

Premiers pas sur le terrain

Tenté de s’essayer au reportage, il part alors dans Corte, à la rencontre des habitants, dans les bars et auprès d’associations étudiantes. L’expérience est si plaisante qu’il décide bientôt d’en décliner le concept. Une émission d’information sur l’actualité mouvementée de la fac, « alimentée à l’époque par les enjeux des syndicats étudiants autour de personnalités politiques en devenir telles que J.-C. Angelini ou J.-F. Acquaviva », voit ainsi le jourDès lors rattrapé par le virus du journalisme et convaincu qu’il a trouvé sa voie, il bifurque vers une école de journalisme à Paris, tout en assurant en tant que stagiaire des piges pour l’antenne régionale corse de Radio France, France Bleu RCFM. « C’était assez plaisant de partir ainsi aux quatre coins de la Corse avec mon magnéto, rencontrer des gens, faire des interviews, j’aimais beaucoup et j’ai appris beaucoup. » Il croise par la suite le chemin du rédacteur en chef de France 3 Corse qui lui fait faire ses premiers pas dans le monde de la télévision. « Je faisais la radio la semaine et la télé le week-end, jusqu’à ce que France 3 me propose un contrat. C’est ainsi que j’ai continué avec la télé. Le travail y était un peu plus collaboratif. Les images demandaient un vrai travail d’équipe, assez sympa : vous partez avec un caméraman pour avoir les images, puis vous travaillez avec un monteur pour les monter, pour moi qui venais de la radio, c’était assez amusant de toucher à ce domaine. Là encore, j’ai beaucoup appris. » En parallèle du terrain, il se retrouve assez régulièrement à l’antenne pour assurer la présentation de journaux, d’émissions diverses ou encore animer de nombreuses soirées électorales. Mais bientôt l’opportunité se présente rejoindre la rédaction nationale à Paris. « L’occasion de changer de décor », avec de nouvelles perspectives professionnelles. 

Saine curiosité

Il restera ainsi près de sept années sur la chaîne publique nationale, qui lui offre de couvrir de nombreux événements aux quatre coins du monde « j’étais reporter, je suis parti un peu partout, j’ai couvert à peu près tous les tremblements de terre de cette décennie-là, en Haïti, en Italie, au Japon avec le tsunami ; avec des moments véritablement impressionnants à vivre lorsque vous sentez le sol bouger sous vos pas ! J’ai aussi été un des premiers reporters français arrivé à New York couvrir l’arrestation de DSK accusé d’avoir, quelques heures auparavant, agressé sexuellement une femme de chambre dans son hôtel ». Une actualité « chaude » sur le terrain qui le fait vibrer « C’est ce qui me plaît dans ce métier, être en prise directe avec l’info ici ou ailleurs, curieux de savoir ce qui se passe derrière les portes fermées ! » Une activité de reportage qui ne l’éloigne cependant pas de l’antenne, puisqu’il devient au fil du temps le joker du Soir 3. Son intérêt pour la présentation des journaux télévisés et son goût du challenge vont bientôt le pousser à sortir de sa zone de confort pour répondre favorablement à la proposition d’Hervé Beroud, rédacteur en chef de BFM TV, de rejoindre la chaîne d’information. En 2014, il quitte ainsi France 3 pour présenter la matinale week-end aux côtés de la journaliste Sandra Gandoin durant un an. « C’était vraiment intense ! Je n’avais pas réellement pris la mesure de ce que ça représentait, ne serait-ce qu’en terme de rythme de vie. Du fait d’horaires particuliers inhérents à une matinale et du travail en week-end qui plus est, on a plus vraiment de vie sociale ! Cela signifiait aussi un autre univers, une nouvelle rédaction, des codes d’entreprise très différents de ceux de l’entreprise de service public d’où je venais, il a fallu m’adapter. »

Au cœur de l’info 

Il m’a fallu quelques mois pour les comprendre, comment marchait la machine extrêmement bien huilée qu’est BFM. Finalement j’ai réussi à prendre le rythme. »

Des horaires décalés qui ne l’ont pas échaudé puisque il enchaîne en 2015, aux commandes d’une « pré-matinale » diffusée en direct à partir de 4h30 du lundi au vendredi. « L’ambiance du matin est plutôt agréable, un peu moins stricte que sur les autres créneaux d’info. On réveille les gens, il faut de l’empathie avec les téléspectateurs, ça nous autorise de l’humeur et de la bonne humeur ! Et puis on est une petite équipe, tous sur le même rythme, très solidaires, c’est très plaisant à faire malgré un rythme qui reste assez pesant en terme de vie sociale et personnelle ».

Toujours aussi passionné par l’information, ses journées se calent aujourd’hui au rythme de l’actualité sur le terrain. Renouant ainsi avec ses premières amours, le journaliste peut s’appuyer sur la puissance de la chaîne qui l’emploie, en capacité d’aller partout grâce à de nombreuses équipes. Une véritable fenêtre ouverte sur ce qui est en train de se passer, et une aubaine pour le journaliste qui trouve là l’occasion de nourrir in situ son insatiable curiosité. 

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