Les Français avaient jusqu’au 31 mars dernier pour s’inscrire sur les listes électorales et pouvoir ainsi participer au scrutin qui désignera les nouveaux députés européens le 26 mai prochain. Une élection qui est loin de séduire les foules. Selon notre étude, seuls 35% des insulaires interrogés ont l’intention de se rendre aux urnes, un indice de participation moins élevé encore que la moyenne nationale établie à 41%.
Une première enquête effectuée par Opinion Way en septembre pour Paroles de Corse pointait déjà le paradoxe européen. Un sentiment d’appartenance tout relatif, une grande conscience des contraintes mais également des opportunités qu’offre l’UE notamment en termes de financement de projets. L’élection de mai a peu de chance de changer la donne et de dissiper le flou qui entoure le machin européen. Avec un indice de participation de 35%, les insulaires ne se précipiteront pas dans leur bureau de vote. Plus précisément, les hommes (43%) seraient plus impliqués que les femmes (29%) tout comme les personnes âgées de plus de 50 ans (43%) ainsi que les partisans du Rassemblement national très mobilisés à 79% à l’inverse des militants nationalistes qui sont 75% à vouloir passer leur tour. Difficile de galvaniser les foules quand le personnel politique lui-même semble au mieux s’intéresser très vaguement aux enjeux, majeurs par ailleurs pour la Corse, ou au pire ignorer simplement le rendez-vous. Après tout, pourquoi s’attarder sur ce qui fera la politique économique et agricole des prochaines années, pour ne citer que deux grands domaines de compétence européenne, quand on peut se satisfaire de chamailleries électoralistes ? L’Europe n’est qu’un slogan de campagne, agité sans trop de vigueur, pour rappeler combien nos voisins sont mieux lotis que nous, pauvres oubliés de la décentralisation et des politiques linguistiques. L’Europe n’est qu’un prétexte, du grain à moudre pour argumentaire politique éculé alors qu’elle devrait être une boîte à outils, un support.
Le manque de lisibilité, de transparence des institutions européennes, 72% des personnes interrogées estiment ne pas être suffisamment informées sur le rôle des députés, n’est pas de la seule volonté des technocrates bruxellois. Il appartient aussi à la classe politique nationale et régionale de faire preuve de pédagogie envers les citoyens. Il est trop facile d’ignorer et de se plaindre du grand Méchant européen sans donner les clés de sa compréhension.
*Sondage Exclusif Paroles de Corse – Opinion of Corsica – C2C Corse
Toute reprise totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète. Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 502 personnes représentatifs de la population française âgées de 18 ans et plus. Pour cette taille d’échantillon, la marge d’incertitude est de 3 à 5 points.
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