FN – Derrière l’étiquette*
Le bon score du FN aux dernières territoriales avec 9,09% des voix et son retour dans l’hémicycle régional ne sont pas forcément synonymes d’appropriation des grands débats insulaires.
Selon le panel des personnes interrogées, le FN ne semble pas vraiment contribuer utilement aux débats en Corse, soit 57% des répondants dont 60% des femmes, 65% des CSP+, 64% des partisans de gauche et 61% des personnes se déclarant proches du courant nationaliste. A contrario, 40 % du panel estiment que le parti de Marine Le Pen contribue à alimenter les discussions politiques et sociétales. Parmi eux, les personnes âgées de moins de 35 ans, à 44%, les partisans de droite à 42% et bien sûr, les partisans du FN à 84%.
Pourtant ce n’est pas faute pour le parti «à droite de la droite » d’intégrer dans son discours la touche locale qui pourrait le faire exister en Corse en dehors des thématiques nationales : contre la co-officialité mais pour le bilinguisme, pas de statut de résident mais propositions contre la spéculation foncière, usines de traitement et de valorisation des déchets plutôt que l’enfouissement, pas de compagnie maritime régionale mais renforcement du chemin de fer et représentation des territoires, comprendre le rural, dans la prochaine collectivité unique. Si ces positions ne sont pas vraiment en phase avec la nouvelle majorité territoriale, elles n’ont rien à envier aux autres forces d’opposition.
Faut-il dans ce cas dépasser l’étiquette FN et tout ce qu’elle véhicule pour mieux battre ses idées en brèche ou au contraire y adhérer ? Pas sûr que les 13 599 électeurs insulaires de décembre dernier aient voté pour le programme proposé par le parti représenté alors par Christophe Canioni. N’est-il pas plus discutable de caricaturer le FN Corsica pour éviter le débat ? Cette stratégie longtemps suivie en national ne s’est pas révélée très efficace pour freiner l’ascension de Marine Le Pen et consorts.
Aujourd’hui, plus que de savoir si le FN est utile au débat, la question pourrait être qui débat avec la quatrième force politique de l’île?
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