HABEMUS PAPAM

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Par Nathalie Coulon

Habemus papam est une locution latine séculaire qui signifie «Nous avons un pape.» Elle est prononcée par le cardinal protodiacre à l’issue d’un conclave, depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre au Vatican, afin d’annoncer à la foule romaine et au monde entier (urbi et orbi) l’identité du nouvel élu et le nom de règne qu’il s’est choisi*.

Jorge Mario Bergoglio dettu pape François s’apprête historiquement à venir en Corse à Ajaccio célébrer une messe le 15 décembre.

Vous le voyez le halo de fumée blanche qui scintille au-dessus de la couronne impériale? È astru!
Ghjunghje u Papa.

Quel grand et solennel événement.

C’est l’association «di a Guardia Corsa papale» qui doit être sacrement fière de la venue du souverain pontife voilà des années qu’ils cherchent à réhabiliter la mémoire des gardes corses. Moins célèbres que les gardes suisses, chargés de veiller à la sécurité du pape et du Vatican, plusieurs milliers de mercenaires insulaires ont fait partie intégrante de l’armée pontificale aux XVe et XVIe siècles. Il reste encore des traces de leur présence dans le quartier de Trastevere à Rome. Des vestiges d’une histoire oubliée, celle d’une garde papale corse ayant servi au maintien de l’ordre dans les États pontificaux (des territoires sous l’autorité temporelle du pape entre 754 et 1870) pendant plusieurs siècles. Un bataillon de soldats réputés pour leur bravoure, recrutés directement par Rome.
È qualè semu noi, ghjunghje u Papa entouré du cardinal Mamberti (une autre grande figure de la garde rapprochée du pape François, originaire de Vico au parcours ecclésiastique exceptionnel et de notre évêque Bustillo, devenu cardinal, grand (par sa taille aussi) et fascinant personnage, incontournable de l’île dorénavant qui a su raviver la foi en Corse lorsque les églises se vidaient. Les Corses confits en dévotion entre croyance, superstition et le Diu vi Salvi Regina qui résonne au plus profond de leur âme, feront je n’en doute un instant, un accueil au pape François digne des plus grandes messes au Vatican sous l’œil malin de Napoléon qui du haut de sa statue vissée au Casone veille sur la ville impériale. Les hôtels sont déjà complets pour ce grandiose événement depuis bien longtemps, la mise en scène de l’organisation de cette messe exceptionnelle doit être divinement organisée. Un pape en Corse, on s’approche intimement des lisières du sacré. Ajaccio avait Napoléon, sa couronne, ses finughjetti, son Zara et maintenant son 15 décembre mémorable avec la venue du pape. La légende voulait que les Ajacciens n’en eussent jamais fini avec leur montage de sega. Pour une fois les embouteillages impériaux auront une divine excuse, tapis rouge pour la papamobile.

Evviva u Papa, Evviva l’aiaccini!!!
Que le pape François bénisse la Corse, les Corses petits et grands.
Pace è Salute
Corse terre bénie des Dieux.

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