Horlogerie « Bonne Heure » TRANSMETTRE L’ART DU TEMPS

Depuis sa fondation, en centre-ville d’Ajaccio, par René Rogé, aujourd’hui disparu, «Bonne Heure» incarne une tradition familiale dans le domaine de l’horlogerie. Aujourd’hui, sous la direction de son épouse Maria Rogé au magasin, l’entreprise continue de prospérer ; chacun des membres de la famille jouant un rôle crucial dans son fonctionnement.
Alors que Maria Rogé, la maman assure la direction, la gestion quotidienne et les réparations, Romain, le fils aîné, basé en Franche-Comté, se charge des révisions et des réparations techniques. Julien, lui, se consacre au développement marketing et à l’organisation de projets novateurs, tels que les formations d’initiation à l’horlogerie.Tous trois sont soutenus par Camille, la cadette, qui bien qu’ayant choisi une autre voie professionnelle, est toujours partie prenante de l’histoire entrepreneuriale de la famille. Toutes les actions menées, en particulier celles liées à la formation, ne se limitent pas à transmettre un savoir-faire, mais cherchent également à incarner
les valeurs héritées de leur père: le travail méticuleux, l’intégrité et le lien humain.

Par Anne-Catherine Mendez

« Bonne Heure » est une horlogerie familiale créée par votre papa, qui a pris la suite aujourd’hui et quel est le rôle de chacun ?

Aujourd’hui, ma mère a pris la suite de mon père au magasin, elle est présente sur place et gère l’entreprise. Elle s’occupe de réaliser les petites réparations (pile, bracelet, verre), l’achat et la vente des montres neuves et d’occasion, l’achat d’or également. Mon frère, horloger de formation, possède un atelier en Franche-Comté et s’occupe de nous faire les révisions, expertise des montres d’occasion et toutes réparations spécialement sur des montres de grandes marques comme Rolex, Omega, Cartier… et les modèles vintage. Il a suivi tout le cursus de formation de l’école WOSTEP de Fougères en Suisse, qui est une institution de renommée mondiale dans le domaine de l’horlogerie. Il a également créé avec son associé Stéphan Bastide une montre «Tourbillon» fabriquée et assemblée en France sous la marque Rogé Bastide, le modèle de souscription est déjà épuisé à la vente. Pour ma part je m’occupe du marketing, en essayant de développer des projets comme les sessions d’initiation à l’horlogerie.

Quelles sont les valeurs fondamentales dont vous avez héritées et que vous cherchez à transmettre avec votre maman à travers cette entreprise?

Mon père nous a transmis les valeurs du travail méticuleux, de l’intégrité et du contact humain. Ce sont ces valeurs que nous souhaitons perpétuer à travers le développement de la culture de l’horlogerie et de l’artisanat.

Est-ce que les clients vous sont toujours fidèles ?
Nous avons été agréablement surpris de voir des clients et des habitués (pour la plupart devenus des amis), nous être fidèles et nous soutenir dans cette période de transition.

Pourquoi avez-vous choisi de proposer des formations d’initiation à l’horlogerie, quel est votre objectif derrière cette initiative?

Dans un premier temps, le but de ces journées d’initiation est d’apporter en Corse et à nos clients, la possibilité d’accéder à la culture de l’horlogerie, en participant à un évènement atypique. L’objectif indirect est d’initier petit à petit une ferveur pour l’horlogerie en Corse et d’organiser chaque année des évènements permettant à ces passionnés et curieux de se réunir.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les formateurs suisses que vous engagez pour ces sessions de formation ? Qu’est-ce qui les distingue ?

L’entreprise « Initium Swiss Watches » a été créée en 2015 par deux jeunes passionnés d’horlogerie dès la sortie de leurs études, aujourd’hui leur société est composée de 12 collaborateurs et d’environ 40 horlogers en sous-traitance. Ce qui les distingue, ce sont les valeurs qu’ils souhaitent diffuser à travers ces initiations et la pédagogie que leurs horlogers mettent en place. De plus leur modèle de communication est basé sur des centaines d’ambassadeurs qui diffusent le concept de manière totalement bénévole, ce qui en fait une réelle aventure humaine dont le but est la rencontre et l’apprentissage.

Quels sont les principaux sujets abordés au cours de ces formations ?
Ces formations sont pour les participants l’occasion d’apprendre toute l’histoire du temps et l’évolution de l’horlogerie, de découvrir les bases du fonctionnement d’un mouvement mécanique (manuel et automatique) puis enfin de s’initier au démontage et remontage du mouvement. En dehors de la formation, c’est aussi l’occasion

de discuter et d’échanger des idées, des expériences et des connaissances sur le milieu de l’horlogerie de manière générale.

Quel est le profil des personnes qui assistent à ces sessions de formation ? S’agit-il principalement d’amateurs passionnés ou de professionnels en reconversion ?

Ce sont principalement des curieux, amateurs et passionnés. Nous avons aussi eu des négociants en montres, qui nous aident également à diffuser l’évènement.

Quels sont les retours que vous avez reçus de la part des participants à vos formations ?
À la fin de la première session, nous avons reçu uniquement des avis positifs. Nous avons même permis l’émergence d’une association d’horlogerie composée de la quasi-totalité des participants.

Où se déroulera la prochaine initiation et à quelle date ?
Les dates de la session 2024 sont fixées d’ici la fin de l’année, au mois de novembre. À l’heure actuelle, nous sommes en discussion avec quelques domaines viticoles aux environs d’Ajaccio afin de proposer une expérience qui lie également la découverte d’un vignoble.

Quels sont vos projets futurs concernant les formations à l’horlogerie ?
Dans l’avenir, nous souhaitons pouvoir pérenniser ces formations en réalisant au minimum une session par an. Le but est de modifier l’expérience chaque année, en changeant de lieu ou bien en couplant les initiations à l’horlogerie avec d’autres concepts; comme une dégustation de vin ou des cours théoriques sur certaines marques de montres