À la fois directeur régional de l’opérateur de compétences AKTO, prieur au sein de la confrérie San Larenzu di i Peri, membre actif de la Croix-Rouge, Jean-Michel Bisgambiglia est un homme à plusieurs casquettes mais dont les multiples activités ont un point commun : être au service des autres.
Il a du mal à parler de lui, convaincu que ce sont ses actes qui illustrent le mieux sa personnalité. À l’initiative de multiples projets, en perpétuel mouvement, il est persuadé que seule la dimension humaine est au cœur de chaque action qu’elle soit professionnelle ou plus personnelle.
Portrait d’un homme solidaire.
Par Anne-Catherine Mendez
Parlez-nous de votre parcours
Je suis ajaccien, originaire du village de Peri. Je n’ai pas passé mon bac pour des raisons de santé. Afin de pouvoir acquérir ce fameux sésame, j’ai obtenu une capacité en droit. Je n’ai pas poursuivi mes études, j’ai intégré rapidement l’étude de maître Rombaldi comme assistant. Je suis très curieux de nature, je me suis intéressé à toutes les facettes du métier et surtout aux rapports humains qui me passionnent. J’ai travaillé ensuite dans une agence immobilière, ce qui m’a permis d’intégrer un cursus de formation type bachelor au sein de l’École supérieure des professions immobilières.
En 2014, quand fut créée en Corse la délégation régionale de l’opérateur OPCALIA, devenu aujourd’hui AKTO, j’ai rejoint l’équipe dirigée par Jean-Ange Leca. J’ai passé en 2018 un master en politique des ressources humaines à l’université Paris-Dauphine. Depuis mars 2021, je suis le directeur régional d’AKTO.
Présentez-nous cet organisme ?
AKTO est un opérateur de compétences qui informe, conseille et accompagne les entreprises dans leur projet de gestion des ressources humaines, de formation et d’apprentissage. Depuis 2019, dernière date de la réforme de la formation professionnelle, AKTO regroupe en son sein 27 branches d’activités. Cette nouvelle dimension nous donne les ressources nécessaires pour accompagner les entreprises, les salariés dans leur projet emploi-formation-compétences et de les aider à faire face aux mutations socio-économiques. Nous nous positionnons comme un appui incontournable des secteurs dans l’évolution des métiers, des entreprises dans la transformation de leurs besoins en compétences et des salariés dans leur adaptation aux nouveaux modèles de travail.
En Corse, nous accompagnons environ 4 000 entreprises. Depuis 2014, date à laquelle l’antenne régionale s’est créée sur le territoire insulaire, nous avons toujours eu une logique de proximité et d’actions sur le terrain au plus près des chefs d’entreprises et des salariés que nous représentons.
AKTO, par exemple, a pour mission de rendre la formation accessible à tous par la simplification des démarches, la rapidité des prises en charges, la clarté des informations mises à disposition pour une compréhension par un large public. Nous soutenons également les entreprises, très souvent des petites et très petites entreprises dans l’analyse et la définition de leurs besoins de développement, de compétences et de qualification.
Nous sommes un interlocuteur privilégié pour pouvoir répondre aux besoins du territoire en matière d’emploi, d’alternance et de formation professionnelle.
Le contexte de crise sanitaire a fragilisé bon nombre d’entreprise. Certaines ont eu recours au chômage partiel, au télétravail, à une baisse d’activité. Des nouveaux modes d’organisation sont apparus que beaucoup d’entre-elles n’avaient pas anticipé. Nous avons réagi rapidement en leur proposant par exemple une prestation conseil en ressources humaines qui a connu un franc succès. Cet accompagnement personnalisé a permis de répondre à des besoins nouveaux dans un contexte particulier comme celui lié au Covid-19 ou d’accompagner l’entreprise dans une politique RH, qu’elle n’avait pas, jusqu’à présent, eu le temps de mettre en œuvre. Aujourd’hui, il est nécessaire en Corse comme ailleurs de savoir prendre les bonnes décisions quand on gère une entreprise. L’organisation que je représente, permet de proposer des solutions adaptées dans un domaine comme les ressources humaines, qui est souvent reléguer au second plan par les petites entreprises.
Vous êtes également impliqué dans une vie associative riche, de quoi s’agit-il?
Je fais dans le social, l’humanitaire et le culturel ! (rire). Plus sérieusement, depuis 2004 je suis prieur de la confrérie de San Larenzu di i Peri et membre fondateur de l’Associu Mimoria Viva. Bénévole depuis une dizaine d’années auprès de la Croix-Rouge, je fais partie aujourd’hui de l’équipe dirigeante de la délégation territoriale pour la Corse-du-Sud.
La Corse dans laquelle nous vivons délaisse progressivement, au nom d’une certaine modernité, les espaces de vie comme le village, au profit de regroupements territoriaux se voulant plus performants et efficaces, mais qui contribuent ainsi à la dilution des solidarités. De cette prise de conscience est née, en 2004, sur la commune de Peri, A Mimoria Viva, une association, dont le but est la restauration et la promotion du patrimoine naturel, matériel et immatériel de Peri, et de la mémoire de tout fait historique, culturel, social lié à notre commune.
Autour de ces thèmes forts, et en lien étroit avec la confrérie San Larenzu di I Peri, notre association poursuit différents objectifs comme par exemple initier des actions de sauvegarde et de valorisation des éléments naturels et bâtis patrimoniaux de Peri. Nous essayons également de nous doter d’outils pédagogiques structurés afin de maintenir vivant les pratiques et les savoir-faire hérités. Nous organisons également diverses manifestations et rassemblements publics afin de redonner un sens à la vie en commun dans notre village. La pratique de la langue corse est transversale à toutes nos activités.
Aider, améliorer le quotidien de certaines personnes, éduquer, je l’ai vu faire par les miens, je prends juste le relais mais quand je me retourne, je ne vois pas grand monde… (sourire).
Quel est votre moteur ?
J’aime susciter autour de moi cette prise de risque, cet engouement pour l’entreprenariat, pour l’engagement. Ne pas avoir le temps n’est pas une excuse. C’est une grande satisfaction de pouvoir aider, on n’apprend sur les autres et on n’apprend sur soi-même. Il faut bouger, ne pas attendre que quelqu’un décide pour nous. Il faut entreprendre, si nous restons dans l’attente et la critique, il ne se passe rien. Moi-même, j’essaie d’être un exemple, il ne faut pas rester là à regarder le train passer. Être solidaire, c’est s’engager pour que chacun ait le pouvoir de s’exprimer, de se réaliser.
Avez-vous une devise ?
Sérieux mais ludique, expert mais accessible, dynamique mais décalé.
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