La flamme olympique traversera l’île le 14 mai prochain, plus de trente ans après son dernier passage à l’occasion des JO d’hiver d’Albertville de 1992. Cette année, pas moins de 100 porteurs se relaieront pour l’emmener d’Ajaccio à Bastia en passant par Porto-Vecchio, Corte ou encore Pedicroce. Une véritable épopée qui insufflera peut-être un peu des valeurs de l’olympisme au cœur de notre société.
Par Caroline Ettori
À quelques semaines de l’événement, le doute plane encore sur les dernières personnalités enrôlées dans l’aventure, tous les détails des réjouissances ne sont pas encore connus mais une chose est certaine, la Corse veut que la fête soit belle.
Elle commencera d’ailleurs au petit matin du mardi 14 mai, à la pointe de La Parata du côté des îles Sanguinaires. La flamme comme une apparition qui rejoindra dans la foulée le centre ville d’Ajaccio. Depuis le Casone, elle s’élancera vers le cours Napoléon, entre étapes symboliques et établissements scolaires pour terminer sa course impériale au quartier des Cannes.
Le convoi principal prendra alors la route pour Corte. En parallèle, deux équipes parcourront deux autres régions de l’île. La première se rendra en Alta Rocca, direction l’Hippodrome de Viseo à Zonza puis Bavella. La seconde partira pour L’Île-Rousse et sillonnera les rues de la cité paoline avant d’embarquer pour l’île de Pietra. Alors que le convoi principal sera arrivé à Corte, la flamme passera par la Citadelle, le Palazzu Naziunale, les différents campus et le cours Paoli.
Dans l’après-midi, les deux équipes « volantes » mettront en lumière deux autres territoires : Pedicroce et Campana en passant par le couvent d’Orezza et Porto-Vecchio.
Avant d’arriver à Bastia, le convoi principal fera lui une halte au stade Armand-Cesari, à Furiani, pour un hommage aux victimes du 5 mai. La flamme reprendra alors sa course vers les quartiers sud, l’Aldilonda, la citadelle, le Mantinum jusqu’à la place Saint-Nicolas où des animations et des initiations attendront le public. La fin des célébrations sera marquée par l’allumage du chaudron par le dernier porteur.
Justement, qui seront les porteurs de la flamme ? Quelques-uns ont été présentés très officiellement c’est le cas de Josette Dall’Ava Santucci, docteure et professeure de médecine, l’enseignant Michel Leccia, Dominique Lippini de l’association « Adrien Lippini – Un vélo, une vie » ou Laetitia Cucchi pour « Inseme » et « Tous pour chacun » sera également représentée. En outre, les noms de celles et ceux qui font ou ont fait les beaux jours du sport insulaire ne manquent pas. D’ailleurs, le capitaine des porteurs de flamme sera un ancien joueur emblématique des années folles bastiaise. Charles Orlanducci, ancien défenseur central du SEC Bastia lors de l’épopée européenne de 1978, sera le meneur de jeu durant cette journée exceptionnelle. La Ligue Corse de football sera ainsi le porte-drapeau de la Fédération française de football et devra aligner un groupe de 24 footballeurs, composé de 12 hommes et 12 femmes parmi lesquels Paul Marchioni, Morgane Nicoli ou encore les Olmeta, père et fils.
Une compétition et des valeurs
Pour l’homme au plus de 600 matchs en Ligue 1, toujours très impliqué dans la vie du football corse, depuis le club de Vescovato jusqu’à la Squadra Corsa, cette nomination de la part de Jean-René Moracchini, président de la Ligue insulaire est synonyme de reconnaissance autant que de responsabilité. « Je suis très fier d’un point de vue personnel que l’on m’ait confié cette tâche. Mais je suis encore plus content de voir le foot corse mis à l’honneur. C’est une véritable reconnaissance et un bel événement pour l’ensemble de l’île », précise Charles Orlanducci. Un jeune retraité qui n’a rien perdu de son esprit de compétition. « Même si je ne joue plus, j’ai toujours envie de voir les matchs, de participer aux événements. Je continue ma vie de sportif malgré tout. Cette envie, envie de gagner, de partager l’effort, de se démarquer, c’est la loi du sport. Ne jamais baisser les bras en dépit des obstacles fera toujours la différence. Je dis souvent : qui combat n’est pas mort. » Un devise qui animera Charles Orlanducci ce 14 mai. Et si le capitaine vise toujours plus haut, il n’en oublie pas les valeurs de tolérance et de solidarité véhiculées par le sport. Y compris dans le football. « En tant qu’athlètes, nous sommes amenés très tôt à rencontrer des joueurs d’origines, de parcours différents, et c’est très important. Car ces confrontations nous apprennent à découvrir l’autre, à évoluer à ses côtés, à nous comprendre. Très clairement, comme il s’agit d’une question qui revient souvent notamment dans le monde du football, le racisme n’a pas sa place dans le sport, il est contraire à tous ses principes. »
En route pour les JO ?
Tous les espoirs insulaires reposent sur les épaules du Porto-Vecchiais, Morhad Amdouni,coureur du 10 000 mètres et marathonien de génie, seul athlète encore en lice, fin mars, pour participer au JO de Paris.
Le football et ses différentes composantes ne sera pas le seul sport mis en lumière. Le karaté avec Alexandra Feracci, le tennis avec Laurent Lokoli, le coureur Guillaume Peretti, le triathlète Dominique Benassi ou encore le sportif de l’extrême Christophe Santoni pourraient se relayer durant cette journée retransmise à travers le monde. « Tout simplement, je souhaite que tout se passe bien, particulièrement pour les enfants qui participeront ou qui regarderont cette course hors-norme. Nous devons être exemplaires au-delà du sport qui a une dimension universelle. En ces temps difficiles, nous avons tous besoin de nous rassembler autour de valeurs positives. » Paroles de capitaine.
OLIMPIADI, le rêve olympique
« Olimpiadi, le rêve olympique » explore la vie souvent méconnue des sportifs de haut-niveau, révélant les défis, les sacrifices et les triomphes qui jalonnent leur parcours vers l’élite sportive mondiale. « Olimpiadi, le rêve olympique » met en lumière trois sportifs exceptionnels issus de trois pays différents, offrant un regard fascinant sur la diversité des trajectoires, des cultures et des challenges rencontrés pour atteindre la qualification aux Jeux olympiques. Manon Venturi (natation artistique, Corse), Giordana Sorrentino (boxe,Italie) et Maher H’Abouria (VTT XCO, Tunisie) partagent ce même objectif. On y suit les acteurs au plus près de leurs pratiques, avec l’ambition de faire ressortir leurs motivations mais aussi leurs espoirs et leurs doutes. Un documentaire signé Patrick Mannu à retrouver très prochainement sur France 3 Corse ViaStella.
Corse : classe prépa
L’île n’accueillera aucune épreuve ni aucune équipe durant la compétition mais deux sites, Porticcio et le CSJC mettront leurs infrastructures au service de plusieurs délégations pour leur préparation dans les prochaines semaines. Ces « terres de jeux » verront s’entraîner des triathlètes et des beach-volleyeurs français, des basketteuses et des basketteurs handisport tricolores.
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