Il est le référent insulaire de la formation initiée par le maire de Cannes et
président de l’Association des maires de France. La politique ? Il est tombé tout jeune dans le chaudron familial du côté d’Antisanti. L’expérience ?
Puisée dans ses postes à l’Adec et à la mairie de Porto-Vecchio. La proximité ?
Son actuelle fonction à la communauté de communes de l’Oriente.
Un éclectisme qui lui confère une vision pragmatique des problématiques sociétales.
Par Jean Poletti
Quelle est l’importance de Nouvelle Énergie au niveau national?
Nouvelle Énergie ce sont près de 10000 adhérents à jour de cotisation à la fin de l’année dernière, près de 80 relais départementaux, un millier d’élus, et un nombre croissant de parlementaires, députés et sénateurs qui nous rejoignent. Au-delà, notre parti, malgré sa jeunesse, est en train de remporter sur la scène politique nationale et dans de nombreux domaines, la bataille des idées qui précède généralement les victoires politiques. Au cœur du projet la nécessité de débureaucratiser le pays. David Lisnard le martèle depuis des années, la présentant comme le remède à la grave crise démocratique que nous traversons depuis des décennies. Aujourd’hui, tant au gouvernement que dans l’opposition, ils sont de plus en plus nombreux à épouser ce discours. Il en va de même pour la nécessité de remédier à la crise d’exécution dont souffre l’action publique. On en voit notamment les ravages dans le domaine de l’immigration, ou encore sur la question de la crise du logement.
Concrètement, quelle est la vision de votre parti sur l’autonomie?
Nouvelle Énergie est un parti profondément attaché à une décentralisation fondée sur un principe essentiel : la subsidiarité. Nous souhaitons que l’État se recentre sur ses missions régaliennes, où il est aujourd’hui défaillant, et redonne à nos territoires, au plus près des citoyens, la capacité d’adapter les politiques publiques à la réalité et aux attentes du terrain, en en responsabilisant les acteurs.Depuis une quinzaine d’années, en dépit des discours la France se recentralise. L’État a placé les collectivités locales sous une tutelle financière et juridique. Actuellement le phénomène s’aggrave, mettant les collectivités locales en position de demandeurs, source de déresponsabilisation et d’irritation. Concernant la Corse, David Lisnard a indiqué refuser de s’immiscer dans les discussions en cours entre le gouvernement et les élus de l’Assemblée de Corse. Lorsqu’un projet sera finalement sur la table, il ne manquera pas de se prononcer sur ce sujet important qui concerne bien plus que notre île.
Ce parti d’essence libérale a-t-il sa place ici où la droite marque le terrain ?
Nouvelle Énergie ne cherche pas tant à occuper un espace mais plutôt à convaincre le plus grand nombre de nos concitoyens de l’importance de construire une alternative politique profondément libérale, qui place la liberté et donc la responsabilité au cœur de son projet politique. Et quand on prône le meilleur service public au meilleur coût, en remobilisant notamment les agents du public, cela parle aujourd’hui à beaucoup de monde. Et en tout cas à tous les contribuables qui en ont assez de subir les prélèvements obligatoires les plus élevés au monde pour un service public défaillant dans de nombreux domaines.
Êtes-vous un adversaire de la mouvance Les Républicains ?
Il n’y a pas d’adversité entre Les Républicains et Nouvelle Énergie. Nous comptons d’ailleurs des adhérents ayant une double appartenance, ce qui est autorisé par nos statuts. Nous soutenons également la liste qui sera conduite par François-Xavier Bellamy aux élections européennes. Un compagnon de route de David Lisnard et un homme de convictions, en phase avec notre projet, dont le bilan au Parlement européen est de loin le meilleur.
Dans cette lignée, avez-vous des contacts avec François-Xavier Ciccoli, leader de cette formation en Haute-Corse ?
Nous échangeons régulièrement avec François-Xavier Ciccoli, un élu qui a beaucoup à apporter à notre île et qui n’a jamais caché sa sympathie pour David Lisnard.
Pourquoi dites-vous que chez nous, s’instaurent résignation et fatalisme ?
La Corse a connu, il y a plusieurs années, une révolution politique avec l’accession au pouvoir régional d’une majorité nationaliste. Un phénomène comparable à l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron, avec en toile de fond la promesse d’en finir avec un «ancien monde» pour résoudre les problèmes de la Corse comme du pays. Force est de constater qu’à près de 10 ans, cette promesse de changement n’a pas été tenue. La désillusion est donc à la hauteur des promesses initiales, le discours ayant systématiquement primé sur l’action. Cela participe de la crise de l’exécution à laquelle nous voulons remédier.
Vous n’êtes pas tendre avec le Padduc, pourquoi ?
Parce qu’il s’agit d’un document fleuve, qui est venu s’ajouter à l’inflation législative et normative que nous dénonçons. Il a limité les marges de manœuvre du bloc communal, faisant de nos maires les élus les moins autonomes de France. Par ailleurs, nul ne pense aujourd’hui que l’environnement est mieux protégé, la spéculation immobilière s’est intensifiée, notre population ne trouve pas à se loger tandis que l’agriculture ne connaît pas le développement espéré.
Quand et où débutera votre campagne de réunions publiques ?
La première réunion publique a eu lieu le 22 février dernier à Bastia mais d’autres réunions seront organisées aux quatre coins de l’île dans les semaines et mois à venir.
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