La Safer Corse : 40 ans au service de la ruralité
Cette année, la Safer Corse fête ses 40 ans d’existence ; quatre décennies rythmées par des moments forts, parfois même difficiles, mais surtout quatre décennies passées au service de la libération et de la gestion foncières, entièrement tournées vers la promotion de la ruralité et de ses acteurs.
Ainsi, la Safer Corse a démontré malgré la complexité de la situation insulaire qu’elle était une des clés de la maîtrise foncière au profit de l’agriculture et de la protection des terres agricoles et ce, par la régulation des prix et la lutte contre la spéculation.
Aujourd’hui, la Safer Corse s’impose comme le premier opérateur foncier du monde rural tout en ayant su adapter ses missions et ses outils aux mutations sociétales, environnementales, socio-économiques et institutionnelles renforçant son rôle dans l’espace périurbain et à destination des collectivités. De la même manière, les récentes évolutions législatives et notamment la Loi d’Avenir pour l’Agriculture prévoient la recomposition de son conseil d’administration afin de garantir une plus grande représentativité et une meilleure coordination des organismes agricoles et des collectivités locales.
Cette nouvelle gouvernance devra répondre aux prochains grands défis du développement territorial en envisageant des perspectives d’évolution toujours plus audacieuses.
La Safer Corse Une construction ambitieuse
De 1977 à la fin des années 80 : un enjeu politique
Née deux ans après les événements d’Aleria et l’émergence du syndicalisme agricole, la Safer Corse débute son activité dans un contexte relativement lourd. Les agriculteurs corses se sentent lésés sur l’accès au foncier en raison notamment de la mauvaise distribution des terres gérées par la SOMIVAC au profit des rapatriés d’Afrique du Nord. L’action foncière de la Safer porte alors en partie sur la gestion et la redistribution des biens faillis principalement localisés en Plaine Orientale, au bénéfice des jeunes agriculteurs. Près de 6000 hectares seront rétrocédés durant cette période. Dans le même temps, l’agriculture insulaire est confrontée à des orientations politiques européennes qui vont la fragiliser.
Les années 90 – 2000 : la nécessaire restructuration
Cette période est marquée par une crise de l’agriculture insulaire. Après les arrachages massifs de vigne, de nombreux agriculteurs cherchent une nouvelle voie de reconversion ; certains vers l’élevage, d’autres vers des vergers de kiwi en recourant à l’emprunt. La chute des cours de ce fruit dans les années 90, fragilise un peu plus les unités de production. Cette crise impacte directement l’action de la Safer. Celle-ci voit son activité foncière baisser à moins de 3000 hectares, ce qui se révèlera insuffisant pour équilibrer ses comptes. La Safer se retrouve alors dans une impasse financière qui conduit les autorités de tutelle à mettre en œuvre un Plan de Restructuration.
De 2003 à aujourd’hui : consolider et diversifier
A ce plan de restructuration a succédé un Plan de Consolidation et de Développement. Dorénavant le positionnement politique et stratégique de la Safer est d’appréhender le foncier dans ses multiples usages, et non plus seulement dans sa dimension agricole. La diversification des activités et les nouveaux enjeux territoriaux pousseront la Safer à s’engager dans un soutien et un accompagnement des Collectivités en faveur du développement rural et d’une politique foncière ambitieuse en Corse.
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