La légende des rallyes
Du 9 au 11 mars prochains, la 3e édition du Cap Corse Historique rassemblera l’un des plus élégants et des plus performants parcs automobiles de la saison. Un rendez-vous incontournable pour tous les passionnés nostalgiques de l’âge d’or du rallye automobile.
Par Caroline Ettori
Des lacets sinueux défiant la mer, couleurs saturées, grondement des moteurs d’une époque passée… Les pilotes s’apprêtent à se lancer à l’assaut du Cap Corse. Durant trois jours, depuis la place Saint-Nicolas à Bastia jusqu’à Macinaggio, ces passionnés revivront et raviveront les belles heures de la ronde de la Giraglia. Cette épreuve inscrite au patrimoine auto- mobile de la Corse, née en avril 1970, ouvrait la saison des rallyes sur l’île. Au fil des ans et des éditions, la course a su entretenir son prestige à travers la beauté et la difficulté de ses épreuves spéciales dont le célèbre passage du pont de Luri en point d’orgue. Autant de caractéristiques qui lui permirent de figurer au championnat d’Europe des rallyes. Côté palmarès, Jean-Pierre Manzagol, Jean-Claude Andruet ou encore Bernard Darniche sont quelques- uns des vainqueurs mythiques de cette épreuve si particulière. Au volant de leur voiture non moins mythique, Fiat, Alpine ou Lancia Stratos, ils ont fait vibrer les routes du Cap autant que les spectateurs toujours fidèles. C’est pourquoi après plusieurs saisons passées en sommeil, l’idée de réveiller cette épreuve a fait son chemin dans l’esprit de José Andreani, président de la Ligue Corse de Sport Automobile déjà à l’origine du Tour de Corse Historique ainsi que de Marie- Ange Dini et Laurent Mazotti, co-présidents du comité d’organisation. « La passion du sport automobile, le partage et le désir de promouvoir le Cap, surtout pour Laurent Mazotti et moi-même qui sommes cap- corsins, ont motivé notre décision de relancer la ronde telle que nous l’avions connue plus jeunes » relève Marie- Ange Dini. La première «nouvelle» édition est alors tellement attendue que 90 équipages se pressent pour prendre le départ. »
« Comme à l’époque et parce qu’elles font partie de l’ADN de la Corse, les valeurs de compétition, passion et convivialité caractérisent notre épreuve. Et pour tous les passionnés, les parcs fermés sont de véritables musées automobiles à ciel ouvert » reprend la co-présidente.
Édition 2018
Cette 3e édition ne fera pas exception à la règle. Durant les trois jours de course, du vendredi 9 au dimanche 11 mars, les participants parcourront plus de 225 km d’épreuves chrono- métrées, soit 11 spéciales et 250 km de liaisons dans la région la plus sauvage de l’île. Macinaggio sera la ville étape et 9 autres dont Ersa, Centuri ou Cagnano seront visitées par les coureurs. La nouveauté de cette édition 2018 : un départ de Bastia sur la place Saint-Nicolas avec un prologue de nuit sur les hauteurs de Macinaggio. « Cette année, nous avons souhaité retourner sur la carte postale des rallyes en Corse : la place Saint-Nicolas ! Toutes les voitures y seront donc réunies le vendredi jusqu’à 17h, et, dans la grande tradition des rassemblements automobiles, nos partenaires et sponsors seront également présents. Certains pour fournir assistance et matériel aux participants et d’autres pour rendre cette journée inoubliable à l’instar de Doria automobiles et de Cap Mattei qui proposeront une exposition et des animations pour les visiteurs. » Pour Marie-Ange Dini, plus qu’un rallye, la ronde de la Giraglia et le sport auto- mobile en général sont une véritable affaire de famille. « Je suis moi-même née dans ce sport. Mon père, Gilbert Dini, et mon oncle ont gagné le Tour de Corse appelé alors Île de Beauté en 1967. Mon père a également présidé la ligue régionale avant José Andreani avec qui nous avons redynamisé l’épreuve. Enfin, pour la petite anecdote, en 1978, Daniel Rognoni prenait le départ du rallye du Cap avec mon père. Cette année, il est engagé avec mon frère, Gilbert Dini junior, avec la même voiture », souffle Marie-Ange mettant en exergue la force du symbole et de la transmission.
Cap sur le hors saison
Mais au-delà de l’esprit vintage, l’organisation d’une telle épreuve, présente également un intérêt économique. Pour ce nouveau rendez-vous, les participants, une cinquantaine d’équipages viendront de toute la France, accompagnés pour certains par une équipe technique. « À cette période de l’année moins propice au tourisme c’est un événement important qui permet de valoriser le patrimoine touristique naturel et culturel de la Corse », relève Marie-Ange Dini. Un argument qui a convaincu le maire de Rogliano, Patrice Quilici, qui a redoublé d’efforts pour que le rallye soit maintenu. « Alors que la saison n’a pas commencé les établissements et commerces de la commune rouvrent spécialement pour nous et accueillent les participants à bras ouverts. » Ainsi, en quelques jours, l’afflux de visiteurs drainé par l’événement permet des retombées économiques de plusieurs centaines de milliers d’euros sur l’en- semble du Cap. De quoi poser les bases d’une avant-saison réussie.
Mais place au sport et à la compétition. Qui pour succéder à Alain Oreille et Bryan Bouffier, pilote usine Ford au WRC 2018, vainqueurs des épreuves en 2016 et 2017 ? Réponse le 11 mars prochain pour l’arrivée et la cérémonie de remise des prix à Macinaggio.
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