Jeune mannequin extrêmement prometteuse, Mathea Lucchini n’avait jamais vraiment pensé devenir un jour top model. Révélée grâce au prestigieux concours international Vogue Model en 2017, la jeune femme originaire de Monacia-d’Aullène fait pourtant depuis sensation dans le métier.
Par Karine Casalta
Bien que prise au jeu des photos sur les réseaux sociaux comme toutes les jeunes filles de son âge, l’univers de la mode et ses tops models ne l’avait jamais vraiment fascinée. Repérée à plusieurs reprises par des recruteurs de mannequins pour son allure et son physique longiligne, ce n’est qu’après avoir été véritablement castée par Claire Dickens, de l’agence IMG Models, devenue depuis son agent, que la jeune fille va commencer à envisager qu’elle pourrait un jour défiler. Dès lors, tout va très rapidement s’enchaîner.
Un concours… de circonstances
Elle n’a que 15 ans lorsqu’elle est ainsi repérée aux abords du canal Saint-Martin à Paris, où elle est née et a grandi. Trop jeune alors pour signer en agence, on lui propose pour patienter de se présenter au concours de mannequin, « Vogue Model 2017 » en train d’être organisé par le magazine du même nom, en collaboration avec Rouge Dior et IMG Models. Une bonne alternative aussi pour découvrir un univers qui lui est jusque-là totalement étranger. Curieuse de cette opportunité qui s’offre à elle, elle reçoit dès le départ le soutien de ses parents, qui envisagent alors ce projet comme une simple expérience. Familiarisés avec le monde artistique, son père, journaliste et sa mère, chanteuse lyrique, la mettent néanmoins en garde contre les déceptions auxquelles elle doit se préparer ou encore certaines « mauvaises influences » qu’elle pourrait rencontrer. C’est donc bien encadrée et guidée par sa famille qui lui permet de relativiser l’issue des résultats, qu’elle se présente à ce prestigieux concours qu’elle va remporter haut la main. Une grande surprise et une belle revanche pour la jeune fille souvent moquée plus jeune sur sa taille et son poids, qui se voyait surnommée « le haricot vert » en raison de sa maigreur. Distinguée parmi plus de mille candidates, sa spontanéité, son naturel et sa fraîcheur vont totalement séduire le jury et véritablement lui ouvrir ainsi les portes du métier. « Mes parents m’avaient très vite prévenue que je devais garder beaucoup de recul par rapport à ce qui m’arrivait, que si je ne gagnais pas ce n’était pas du tout grave, je me suis donc présentée avec beaucoup de simplicité, sans nourrir trop d’espoir, ni avec trop de pression sur les épaules, c’est peut-être pour ça que j’ai gagné… »
Entre rêve et réalité
Tout va alors s’accélérer. « Tout à coup on parlait beaucoup de moi, on m’a beaucoup appelée, j’avais des demandes d’interviews, des propositions de contrats qui arrivaient, j’étais exposée sur les réseaux sociaux… je ne savais plus trop où j’en étais. Il est vrai qu’à ce moment-là, ça m’a fait un peu peur… » Conseillée par son entourage, et forte des valeurs solides qui lui ont été inculquées, elle parvient cependant à garder les pieds sur terre et les idées claires, aidée en cela par ses parents qui la poussent à poursuivre ses études et à passer son baccalauréat. « Poursuivre mes études m’a permis d’être ramenée à la réalité. Mon quotidien était de me lever chaque matin pour aller au lycée, et de rentrer après les cours. Il n’était pas question de rajouter à mes journées des heures de séances photos interminables. Mes parents m’ont aidée à faire des choix. J’ai refusé de nombreuses propositions, même si à ce moment-là ma carrière pouvait vraiment décoller. C’était important pour moi de garder une vie normale. »
Une belle aventure
Aujourd’hui bac en poche, elle a mis ses études en pause pour se consacrer à sa carrière. À tout juste 20 ans, elle a ainsi la chance de multiplier ses engagements pour des contrats beauté avec de grandes marques de luxe et collectionner les couvertures de magazines. « J’ai la chance d’avoir un visage qui peut selon le look et le maquillage se montrer sous différentes facettes et s’adapter facilement aux besoins des marques, ce qui me permet de pas mal travailler. Ce qui n’est pas toujours évident dans ce métier. Car, souligne-t-elle, le mannequinat implique souvent de longues plages d’inactivité, tout en nécessitant cependant de rester disponible pour pouvoir répondre au pied levé aux propositions lorsqu’elles arrivent. Il réclame donc une bonne dose de patience, tout comme de mener une vie saine et faire preuve de discipline pour garder une belle peau et la ligne, indispensable pour pouvoir travailler. » Un métier qui lui a permis par ailleurs de beaucoup voyager et de gagner en maturité. Prenant beaucoup de plaisir dans cette aventure, elle n’en porte pas moins un regard acéré sur certains aspects moins plaisants « Quand vous êtes mannequin, on a souvent tendance aussi à vous cataloguer comme pas très intelligente, et on a du mal à sortir de ce rôle de “soit belle et tais-toi” auquel beaucoup veulent vous cantonner. » Loin de ce cliché Mathea est bien au contraire soucieuse de « nourrir son cerveau», profitant dès qu’elle le peut, de ses moments de liberté entre deux shootings pour s’intéresser à la photographie, voir des expos et beaucoup lire. Songeant à l’avenir, la jeune fille projette aussi de reprendre ses études pour préparer l’après, consciente de la condition éphémère de ce métier, qui pour beaucoup s’arrête une fois la jeunesse passée. « Pour l’heure, j’aime ce que je fais et je profite au mieux de ce qui m’arrive. »
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