Lire, Ecouter, Voir…À la recherche des odeurs perdues
De Françoise-Marie Santucci
Editions Grasset
Un été, en Corse, Françoise Marie Santucci va perdre l’odorat suite à un accident de voiture.
Une anosmie qui, s’installant durablement, va lui faire mesurer l’importance de ce sens sans lequel elle va devoir apprendre à vivre, obligée de s’adapter tant bien que mal à un handicap sensoriel invisible mais non moins impactant.
Elle va dès lors s’atteler à comprendre le fonctionnement de ce sens méconnu et complexe et les subtilités de son mécanisme, pour tenter de le retrouver. « Moi qui adorais les odeurs, je n’imaginais même pas qu’elles puissent s’évanouir ! Et pourtant, tout ce que je respirais semblait désormais « vide » : l’odeur des aliments, de la nature, celle des autres, la mienne. Disparues ! La vie n’avait plus de saveur. Même mes émotions et souvenirs en ont été affectés. Pour conjurer le sort, j’ai tenu un journal de mon voyage dans cet étrange univers aseptisé, tout en essayant de comprendre ce qui m’arrivait, et comment fonctionnait notre nez. Je suis également allée à la rencontre de nombreux « orfèvres » des odeurs : parfumeurs, vignerons, médecins, chimistes ou grands chefs. J’ai écrit ce livre pour célébrer l’odorat, ce sens méconnu dont sont privées des dizaines de millions de personnes dans le monde – notamment à cause du Covid. Mais avant la pandémie, qui savait ce que signifie l’anosmie ? Dénigrée par Kant ou Freud, en voie de réhabilitation par les aficionados d’une époque en quête de plaisirs, l’olfaction recèle pourtant bien des surprises. Et les questions sont infinies : savez-vous qu’il existe près de mille milliards d’odeurs différentes ? L’odorat et le goût, est-ce la même chose ? Pourquoi sent-on mieux la vanille que le basilic ? Y a-t-il des odeurs plus fortes que d’autres ? Peut-on réapprendre à sentir ? Et ça fait quoi de ne plus percevoir l’odeur de son partenaire ? »
Véritable ode à l’odorat, elle raconte dans ce livre, son quotidien d’anosmique.
Toujours passionnée par les parfums, les vins et les mets, Françoise Marie Santucci décrit ainsi avec humour la perte de ses sensations olfactives et fournit une foule d’explications claires et captivantes sur le fonctionnement de notre nez.
Un livre un auteur…Françoise-Marie Santucci
Ancienne rédactrice en chef de Elle, Françoise-Marie Santucci est journaliste et auteure de plusieurs ouvrages dont Ton monde vaut mieux que le mien (Flammarion, 2019) et Reviens, Lila (Grasset, 2021).
Pour écrire, il vous faut ?
Du calme, de la fraîcheur, de la pénombre. J’appelle la petite pièce où j’écris : « ma grotte ». L’ordinateur, des documents partout, juste une petite lampe, et c’est parti !
Les thèmes qui vous inspirent ?
Comment trouver sa place dans le monde ? (je suis une lectrice enthousiaste des ouvrages – très abordables – de la philosophe Claire Marin). Comment concilier les progrès technologiques sans fin (l’intelligence artificielle notamment) avec le respect du vivant ?
Si vous deviez décrire votre dernier ouvrage en deux phrases ?
Une sorte de polar intime et sensuel à la recherche des odeurs ; celles des parfums ou des vins comme celles de notre corps et de notre environnement – notamment en Corse. C’est aussi une exploration précise et ludique (je l’espère !) du décryptage des odeurs par notre cerveau.
Un auteur que vous auriez aimé rencontrer ?
Virginia Woolf, Javier Marias, Bernard Frank, Françoise Sagan, Hergé – entre autres.
Un héros/une héroïne préférée (fictive ou réelle)
Les suffragettes en général. Marilyn Monroe. Et Wonder Woman – le dixième d’un de ses superpouvoirs me suffirait.
Votre meilleur souvenir olfactif ?
Une odeur d’enfance, d’adolescence, de toujours : celle du maquis, l’été dans le cap Corse.
L’odeur, la senteur dont vous déplorez le plus la perte ?
Voir la réponse précédente…
Depuis votre anosmie, y a-t-il chez vous un sens qui s’est exacerbé ?
Hélas non.
Les lectures qui vous permettent de vous évader ?
La presse, même si ce n’est pas forcément une évasion, plutôt une addiction. Je suis abonnée à un kiosque numérique et je peux tout lire si l’histoire est passionnante ; d’un reportage sur des spots de surf méconnus à un récit sur la fabrication des montres à complication, d’un entretien avec une légende oubliée du football à la chronique des aventures de SpaceX… Sinon, je suis plongée dans l’épopée des « Cinq Terres », une BD créée par un collectif d’auteurs français. Cela fait penser à « Game Of Thrones » (que j’ai aussi beaucoup aimé) mais c’est encore mieux.
Ce qui vous met en joie ?
Finir un excellent livre (le dernier : « Sur les Ossements des morts », de la prix Nobel de littérature Olga Tokarczuk). Nager dans la mer. Déguster avec des amis un vin blanc de Patrimonio, des Arena père et fils ou du Domaine Leccia.
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