Voyageur invétéré, Benoît Lucchini a réussi à concilier sa profession avec sa passion des voyages. Rédacteur en chef adjoint du célèbre Guide du Routard, il arpente le monde depuis plus de 25 ans avec toujours le même appétit de découvertes qu’il prend plaisir à partager.
Par Karine Casalta
C’est un peu grâce à Pierre Josse, rédacteur en chef des fameux guides du Routard, rencontré au cours d’une soirée juste après son Bac, qu’il effectue son premier grand périple en Afrique alors qu’il a vingt ans. Disposant de deux mois devant lui avant de reprendre la fac, ayant soif de découvertes et de dépaysement, il part sur les conseils de ce dernier, pour le Burkina Faso. Voyageant seul, en taxi brousse, il poussera jusqu’au Mali et au Togo. «C’était l’aventure totale ! Et une grande claque ! Je découvrais un monde totalement différent. Je n’avais plus aucun repère. Un dépaysement absolu! C’est ce que j’aime dans les voyages ! »
Globe-trotter passionné
À peine rentré en France, il décide donc de repartir encore plus loin et s’envole bientôt vers les États-Unis, pour la Californie, où il part travailler en tant que jeune homme au pair, avant de rejoindre New York, quelques mois plus tard. Durant cette parenthèse new-yorkaise de plusieurs semaines, il parcourt la ville en vélo, dormant de-ci de- là, au gré de ses rencontres et croise alors des personnages hors du commun : Iggy Pop, Yoko Ono, Madonna, Andy Warhol… Il en garde encore le souvenir d’une période fascinante et touche du doigt la réalité du rêve américain «Je découvrais qu’aux États-Unis, tout était réellement possible ! ». De là, pour gagner un peu d’argent, il se retrouve à Seattle où, il se fait embaucher sur un chalutier américain en partance pour la campagne de pêche au saumon en Alaska. «Trois mois éreintants, à travailler jour et nuit, mais extrêmement enrichissants ! J’y ai découvert les aurores boréales et mes premières baleines… »
Vivre de sa passion
À son retour, il s’empresse de revoir Pierre Josse, pour lui rendre compte de ce qu’il venait de vivre et surtout, lui faire part de son désir de continuer à voyager, et de son envie d’écrire pour partager ses expériences. Car s’il aime aller sur le terrain, à la rencontre directe des choses, des gens, il aime tout autant faire partager ce qu’il a vécu. Ce dernier le met alors en relation avec Philippe Gloagen, le fondateur du Routard, qui, séduit, décide très rapidement de l’embaucher. C’est ainsi qu’en 1986, il rejoint la petite équipe du guide, alors en plein développement. Le début d’une aventure qui dure encore aujourd’hui et qui lui a donné la chance de pouvoir vivre de sa passion. Doté d’une vraie curiosité, capable de porter un regard sans préjugés, ouvert sur les rencontres, ses qualités lui ont permis de coller immédiatement à la philosophie du guide, et d’entrer en connivence avec ses lecteurs. L’aventure s’est aussi prolongée médiatiquement puisque entre deux voyages il est alors régulièrement sollicité, pour présenter le guide et raconter ses voyages à la radio ou à la télévision. De «Thé ou café» à «Des gîtes pas comme les autres » sur France Télévision ou à « Détours d’été » sur RTL. Il collabore ainsi durant plusieurs années à différentes émissions, où il fait part de ses expériences.
Émerveillé par le monde
Et depuis, toutes ces années, qu’il soit professionnel ou personnel, seul ou en famille, son goût des voyages, ne l’a jamais quitté. Une envie de poser son regard sur l’ailleurs d’autant plus forte que « (s)es propres racines sont bien plantées ». Ses attaches sont en Corse, en effet, du côté de Monacia-d’Aullène, berceau de sa famille paternelle, où il revient régulièrement se ressourcer. « J’ai un besoin viscéral de plus en plus fort de ce retour à la terre. » Un ressourcement qu’il trouve également en famille, avec Cécile, sa compagne et leurs trois enfants, Anna, Ulysse et Théo, qui partagent avec lui ce même goût des voyages.
Infatigable voyageur, fasciné par la beauté et la fragilité de la Terre qu’il aime photographier – une autre de ses passions -, Benoît Lucchini n’envisage pas pour l’heure de poser ses valises « tant que je tiens debout, et que j’ai l’appétit de découvrir les choses, je continuerai. J’espère encore longtemps ! ».
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