Billet d’humeur
Par Nathalie coulon
Mais, Louise Ciccone a soixante ans et c’est à Marrakech sous les lambris rococo que de mille feux en tenue berbère Madonna soufflera ses bougies. Et nous les pré ou post quinquas, on a toujours vingt ans avec la Madone. Madonna, quel sacre divin ! C’est d’ailleurs, presque ce jour-là que la Reine de la soul Aretha Franklin nous a tiré sa révérence. Quel blues. « I Say a Little Prayer » Quel blues, cet été boudeur entre orages et ciel couvert. L’ambiance des étés d’antan planant comme un vieux spectre rachitique, sa blancheur était à l’image de notre taux de mélanine.
Coup bas de la part de l’astre suprême que de nous priver de ses rayons. Le sieur Soleil serait-il devenu bipolaire à l’image de notre planète, se serait-il mis à l’heure nucléaire gris et morose ? Où sommes-nous face à la réalité froide et envoûtante ?
La planète Terre aurait atteint son capital. Le 2 août, une seule planète ne suffit plus à subvenir aux consommations de la population mondiale. C’est le jour dit du «dépassement de la Terre». «Le dépassement de la Terre» entre fantasme millénaire et rêve cosmique. L’homme aurait-il ce pouvoir maléfique de vouloir dominer toujours plus ? Mais il ne maîtrisera jamais ni le feu, ni l’eau, ni la terre. Il voudra, se surpassera mais s’y perdra ! Il se prendra même au jeu de se prendre pour le centre du monde affublé de son plus beau costume de pantin. Et pour preuve : Regardez le secteur de l’habillement. La Chine, qui a été durant des années notre fournisseur low cost attitré de jeans et de t-shirts, est devenue aujourd’hui un pays développé, donc plus coûteux. Du coup, les grandes chaînes de prêt- à-porter cherchent à se replier ailleurs, notamment en Afrique de l’Est… L’exploitation du travail humain a d’autant moins d’avenir que la robotisation grandissante des tâches va lui faire perdre une bonne partie de sa valeur marchande. Et ne parlons pas de l’épuisement accéléré des ressources naturelles. Là encore, ne serait-ce que pour maintenir notre niveau de vie, nous consommons beaucoup trop par rapport à ce que la terre peut nous fournir. Quel constat pitoyablement déprimant, trouvera-t-on un peu de lumière puisque l’on est si redoutable pour creuser toujours plus profond pour extraire pétrole et diamants !
Alors, je vais de ce pas de géant m’en remettre au royaume des orangs-outans, eux qui dans l’indifférence la plus glaciale disparaissent sur l’île de Bornéo, victimes de la déforestation et de l’exploitation. La grotesque fable nous enseignera que pour nourrir les petits chéris qui se goinfreront de crêpes au Nutella, les producteurs comme le grand big boss il Signor Ferrero et sa Nutella compagnie rasent les forêts en y mettant le feu. Ignorant les grands singes, ignominie infecte…
Une vidéo sur Internet nous montre un orang-outan se révolter et de ses grandes pattes vouloir combattre l’homme et ses machines de guerre. Il est seul face à eux et il se bat. Sommes-nous aussi courageux que lui, nous autres les humains ?
Il est plus que temps que les hommes de cette terre se regardent enfin droit dans les yeux et pas uniquement le nombril et le portefeuille. Se prendre pour le centre du monde et puis s’y perdre.
Par Toutatis, ils sont devenus fous.
Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.