Changer le regard sur les quartiers souvent qualifiés de prioritaires, faire naître des vocations d’entrepreneurs, créer des emplois et de l’activité économique dans des zones qui en ont un urgent besoin, tels sont les principaux objectifs du concours Talents des Cités. Récompensé en septembre dernier par ce concours régional, Pierre-Dominique Panisi, trentenaire, originaire des quartiers sud de Bastia, entame aujourd’hui l’ensemble des formalités nécessaires pour pouvoir ouvrir son salon de coiffure, sur ce territoire urbain dit prioritaire qui l’a vu grandir. Cette récompense, à travers laquelle il a pu valoriser son parcours et son projet professionnel, est certainement le point d’ancrage de préoccupations très actuelles de notre société, en particulier le besoin de services de proximité et de solidarité…
Par Anne-Catherine Mendez
Quelle a été votre motivation pour participer au concours Talents des Cités ?
Ma motivation principale est de prouver que l’on peut encore créer une entreprise dans une zone dite difficile. Les habitants sont en attente de ce type d’initiative et je voulais mettre toute mon expérience professionnelle au service du développement économique de ce quartier dont je suis originaire.
Quel est votre parcours ?
Après ma classe de 3e, je suis rentré en contrat d’apprentissage au Centre de Formation des Apprentis de Bastia où j’ai passé mon CAP coiffure. Je me suis ensuite installé à Nice pour poursuivre mes études et obtenir mon Brevet professionnel. J’ai ensuite travaillé dans différents salons de coiffure à Nice, Cannes, Antibes. J’ai créé ma première entreprise en association au Cannet-Rocheville, j’y ai travaillé pendant deux ans et demi. Ensuite après un passage par Bastia, je suis retourné à Cannes pour travailler aux côtés d’Aline Buffet styliste haute couture. J’ai même bossé pour le festival de Cannes !
Pendant cette période, j’ai participé à plusieurs concours de coiffure, et j’ai obtenu un premier prix dans la catégorie « chignon ».
Pourquoi avez-vous décidé de vous installer dans un quartier dit prioritaire ?
Je suis né, j’ai grandi et je vis toujours dans les quartiers sud. Je souhaite sincèrement un développement économique harmonieux de cette zone périphérique qui est en même temps très proche du centre-ville. Il est nécessaire pour quelqu’un comme moi de donner aux enfants qui vivent ici, une image positive, dynamique de ce quartier.
À mon niveau qui est simplement celui d’un coiffeur de quartier (rires), je veux pouvoir transmettre mon expérience et ce que j’ai pu apprendre tout au long de ma carrière et de mes rencontres professionnelles. Je souhaiterais également que les entreprises en Corse fassent preuve de plus de solidarité. Dans ma profession par exemple, nous pourrions utiliser beaucoup de produits locaux, il suffirait juste de faire preuve d’esprit d’équipe et d’impulser cette idée de « pouvoir travailler ensemble » comme on parle aujourd’hui de «vivre ensemble ».
Quelle est pour vous votre plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté est de pouvoir aller au bout de mes projets, j’en ai plein la tête ! Je suis fier également de travailler aujourd’hui avec Céline Ferrandi pour le Salon du chocolat et le Centre méditerranéen de la photographie et d’avoir surtout une famille qui me soutient dans tout ce que j’entreprends.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui veulent suivre votre exemple ?
Ne jamais rien lâcher, ne pas avoir peur d’aller jusqu’au bout de ses rêves. Et surtout pensez à transmettre votre savoir-faire aux prochaines générations.
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