Pierre Siméon de Buochberg: L’heure de la mise au point
À l’issue du jugement du 5 avril 2016, Pierre Siméon de Buochberg, Conseiller départemental, Vice-Président du Département de Haute Corse, Maire de Prunelli di Fium’Orbu, réagit :
« L’expérience que je viens de vivre comme Élu du Peuple, avec une décision pour le moins étonnement sévère du Tribunal de Bastia doit tous nous interpeller. Je me suis tu pendant de longues semaines. Mais devant la multiplication sans précédent de pareilles aventures, il est temps de dire haut et fort ce que vivent au quotidien trop de maires de notre île. En effet, il est devenu bien difficile de faire valoir l’intérêt prioritaire du citoyen et de défendre la cause et l’avenir de nos territoires ! Tel élu se sentira impuissant devant l’immobilisme, tel autre se retrouvera mis en examen parce qu’il avance et parle d’une voix trop forte et peut être trop juste. On entend sans doute ainsi mieux lui imposer l’idée que Paris doit pouvoir passer avant l’intérêt à long terme des Corses. À mon tour j’ai donc vécu ce sort si particulier que les pouvoirs publics réservent parfois au périlleux mandat de Maire. Certains abusent-ils ? L’immense majorité n’a d’autre passion que la défense de leurs citoyens et l’unité de leur territoire, dans un Bien Vivre Collectif dont ils sont les derniers garants. La crise des déchets couve à nouveau et promet de nouvelles heures difficiles sous peu tant l’immobilisme règne sur ce dossier. J’ai eu l’audace, avec les élus de ma microrégion, et ceux d’autres territoires en proie à la même incurie et à la même nécessité de défendre l’avenir de notre environnement, de parler et d’agir avec force l’été dernier. Les tentatives d’intimidation n’ont pas tardé. Le verdict du 5 avril nous en donne une nouvelle démonstration. En effet, que penser d’une instruction dont la convocation est publiée dans la presse, avant même que l’intéressé l’ait reçue ? Que penser d’un jugement dont l’acte officiel mentionnant la sanction mise en délibéré, est datée et signée du 4 avril 2016, pour une procédure de jugement qui ne s’est tenue que le lendemain, soit le 5 avril 2016 ? Je laisse les lecteurs apprécier. Si de tels moyens, sont dispensés pour faire pression sur les élus, c’est dire combien notre cause est juste au point qu’il ait paru nécessaire de la mettre à mal à tout prix pour éviter qu’elle ne se propage. Non, je n’ai pas fait appel, car dans sa sagesse, le Tribunal n’a pas voulu m’empêcher d’exercer mon Mandat ni de poursuivre ce travail dévoué au respect de nos citoyens. Au-delà de cet épisode, mon engagement reste total et intact. Et l’heure est venue d’enfin trouver l’audace et les compromis qui permettront de traiter la crise des déchets de manière globale et responsable, sans pression inacceptable ou dangereuse pour les sites comme Prunelli ou Vigianellu, qui ne peuvent à eux seuls supporter le résultat dramatique de longues années d’immobilisme.
Pour autant, des signes, encore timides, d’espoir et de volonté publique de sortir tous ensemble de cette impasse, se font entendre. J’espère que d’ici peu le courage collectif sera enfin au rendez-vous. Mais il vaut toujours mieux prévenir que guérir. Notre avenir, le bien-être de nos citoyens et la préservation de notre environnement ne peuvent être négociables. Prenons le temps nécessaire ensemble pour sortir tous gagnants de cette crise récurrente. Je sais que tous les élus du territoire dont je témoigne sont dans cet esprit positif. Espérons être entendus cette fois ».
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