Premier de cordée de la droite insulaire

La stratégie fédératrice de François-Xavier Ceccoli

Sitôt installé au Palais Bourbon le nouveau député scrute la Corse. Devenu parlementaire, il sait avoir atteint une dimension qui l’autorise à espérer rassembler, du Cap à Bonifacio, au-delà de sa famille libérale. Un leadership non seulement souhaitable mais nécessaire pour façonner avec d’autres alliés potentiels, venus d’horizons divers, un socle politique élargi. Une démarche bannissant les clivages à ses yeux parfois surannés. Elle se traduirait par des alliances programmatiques et électorales lors des scrutins futurs.

Par Jean Poletti

François-Xavier Ceccoli garde les pieds sur terre. Enraciné dans le terroir, il ne considère nullement sa victoire aux législatives comme un sésame ou une finalité. Le président des Républicains de Haute-Corse sait d’expérience que faire gagner ses convictions insulaires ne s’esquisse pas tant s’en faut depuis les bords de la Seine. Elles doivent s’inscrire essentiellement dans une prégnante implication locale seule à même d’ouvrir les allées d’une alternance territoriale, qu’il appelle de ses vœux. Ne voulant pas brûler les étapes, il aspire à tisser patiemment la toile avec l’aiguille unioniste. Une stratégie qui l’amène naturellement à privilégier une autre approche de la politique. Celle qui bannit le repliement sur des labels classiques au nom de la pragmatique union dans la diversité.

Certes, le libéral qu’il est n’entend nullement perdre son âme ou jeter ses idéaux par-dessus les moulins. Pour autant, il croit en conscience que rassembler ce qui est épars peut et doit être gage de succès. Nous voilà, en décalage avec des déclarations usuelles entendues, ici et là, au cœur de la prospective qui anime François-Xavier Ceccoli. Elle s’enracine vraisemblablement dans son parcours alliant édile de proximité et activités professionnelles. Deux facettes qui le confrontent quotidiennement aux préoccupations d’une grande partie de la population confrontée à une précarité ambiante. Et aux spirales angoissantes qu’elle suscite quotidiennement. Dans un entretien qu’il nous accorda, se dessinent les grandes postulations de celui qui entend allier sans réticence son credo libéral à une dimension sociale. Celle qui ne se satisfait pas, pour solde de tout compte des subsides accordés qui altèrent la dignité, mais à l’inverse donne la primauté au regain d’activités des différents secteurs, source d’emplois dans un marché du travail revivifié. Au risque d’insister, cela renvoie au célèbre axiome de Confucius, que nous avions précédemment utilisé dans un article consacré au nouveau parlementaire « Quand un homme a faim ne lui donne pas à manger, apprends-lui à pêcher. » Une citation reprise et explicitée par l’économiste de renommée mondiale Esther Duflo dans son discours inaugural au Collège de France. Ces considérations liminaires campent à grands traits sinon la personnalité à tout le moins les souhaits du nouveau parlementaire. Elles se complètent par le jeu des questions réponses afin de sérier réalités, orientations et enjeux qui l’animent.

Vous aviez annoncé en son temps créer un mouvement régional est-ce toujours d’actualité ?

Plus que jamais. Mais mon élection à l’Assemblée nationale a retardé son officialisation. J’ai en effet été accaparé par ma nécessaire prise de marques dans l’hémicycle et le choix de mon implication dans une commission. À cet égard j’ai volontairement opté pour celle du développement durable et de la ruralité. Elle est en résonance, faut-il le préciser, avec les attentes insulaires. Cela dit afin de faire taire d’éventuelles interrogations, oui cette structure sera prochainement portée sur les fonds baptismaux.

Ce ne sera pas un nouveau parti ?

Nullement, il intègrera des personnes du monde libéral, mais aussi de la société civile, ceux dont la philosophie est de gauche, sans oublier d’anciens compagnons de route du corsisme. Et sans doute certains qui furent proches ou actuellement actifs de la mouvance nationaliste.

Quelle sera sa finalité ?

La réponse est aisée. Il s’agira d’offrir un espace de dialogue et de contributions qui transcendera les clivages d’appareils. Une sorte de primauté de la parole et de contributions en liens étroits avec la situation réelle et sans filtre que rencontre la population. Un point d’ancrage à cette citoyenneté qui n’a que peu ou pas voix au chapitre. Elle sera en ce qui me concerne un prodigieux apport afin de mieux sérier inquiétudes et espoirs. Celles qui affleurent tant dans les villages qu’au sein des grandes agglomérations. Sans oublier à l’évidence les attentes pressantes des socio-professionnels du monde salarial ou agricole. …>>>

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