Que la lumière soit…
Par Nathalie Coulon
Je vais avoir beaucoup de mal à vous parler d’un printemps qui chante.
Il aura plu beaucoup toutes ces dernières semaines bien moins que sur le continent et le reste du monde mais quand même, il a beaucoup plu. Le soleil a fait de petites apparitions chaleureuses et réconfortantes pour nous apporter de sa lumière qui manque terriblement dans cette ambiance de ténèbres.
Après l’assassinat de la petite Chloé, c’est Pierre Alessandri qui devait être tué sur son exploitation familiale où il avait tant travaillé sa terre, ses huiles essentielles, ses valeurs, la Corse n’en finira jamais de panser ses plaies. Jamais.
Ce sont des familles entières plongées dans le désarroi de cette sempiternelle légende « Tamanta disgrazia ».
Je suis impuissante face à ces tragédies, je me suis beaucoup recueillie, j’ai beaucoup prié espérant être entendue, j’ai essayé de trouver le beau au milieu de ce désert. Alors je me suis intéressée à l’actualité autour de chez nous pour sortir de cette oppression.
La Corse fête le tricentenaire de la naissance de Pascal Paoli, un portrait géant a été réalisé au spray par l’artiste italien Andrea Mattoni dit « Ravo ». Ce portrait de Pascal Paoli tout en nuances de gris s’inspire de la lithographie de Charles Étienne Pierre Motte (1785-1836), elle-même réalisée d’après un dessin de Jean-Baptiste Mauzaisse (1784-1844).
L’université pour l’occasion propose une trentaine d’événements sur le général pour en savoir plus sur ce modèle étatique, novateur et moderne pour plus de démocratie. Homme politique, général d’armée, philosophe au temps du siècle des Lumières. Je n’en sais toujours pas assez, je vais d’ailleurs me plonger dans le récit de James Boswell, écrivain voyageur et avocat. Faisons un petit tour sur Wikipédia : « En 1768, il entreprend un voyage à travers l’Europe où il rencontre notamment Voltaire et Jean-Jacques Rousseau. Sur la recommandation de ce dernier, il se rend en Corse à la rencontre de l’éminent général en chef de la Nation corse Pasquale Paoli, avec lequel il se lie d’amitié. Admirant sa tentative d’organisation d’un État démocratique dans l’île et sa volonté de s’affranchir de toute tutelle étrangère, il se fait l’ambassadeur de la cause corse auprès de l’Europe des Lumières et publie lors de son retour en Angleterre un best-seller traduit dans de nombreuses langues en Europe : le célèbre An Account of Corsica. »
J’ai de quoi occupé mes week-ends pluvieux pour me plonger délicatement dans cette lecture si chère à mon appartenance à cette île qui est la mienne.
Qui est la mienne et qui ne sait plus où trouver la paix et à qui s’en remettre !
En 1764, Jean-Jacques Rousseau disait, je le cite:
« La valeur et la constance avec laquelle ce brave peuple a su recouvrer et défendre sa liberté mériterait bien que quelque homme sage lui apprît à la conserver. J’ai quelque pressentiment qu’un jour cette petite île étonnera l’Europe ».
En 2025, il va falloir trouver un peu de lumière au bout du tunnel et des hommes sages pour avancer.
Puisse ce printemps nous apporter un peu de douceur.
Que la lumière soit et la lumière fut, hum !
Speremu !
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