L’entreprise corse qui révolutionne la performance énergétique des copropriétés

SOLU DICIOTTU MESI DOPU À A SO CREAZIONE, A SUCETÀ “RÉNOVER POUR DEMAIN” HÈ DIVENTATA PROPIU UN MUTORE PER A TRASIZIONE ENERGETICA DI E COPRUPRIETÀ. LAUREATA DI U PREZZU “FRANCE 2030”, PRUPONE UN ACCUMPAGNAMENTU DI PRIMA TRINCA DA FÀ SALTÀ I FRENI AMMINISTRATIVI È FINANZIARII È GUARANTISCE TANDU ECONUMIE D’ENERGIA À LONGU ANDÀ. UN’ANDATURA PURTATA DA MURIEL ATTOLINI, DINAMICA PRESIDENTE È FUNDATRICE DI L’IMPRESA, È TUTTA A SO SQUADRA.

Par Petru Altiani

C’est le 6 février dernier, au tiers-lieu A Vela de Bastia, que l’entreprise Rénover Pour Demain a reçu le prestigieux prix France 2030. Une distinction qui, pour Muriel Attolini, sa présidente et fondatrice, consacre un engagement sans faille en faveur de la rénovation énergétique globale. « Le prix France 2030 désigne Rénover Pour Demain comme un acteur structurant et un véritable promoteur de la rénovation énergétique en copropriété. Il valide notre mission : massifier les rénovations en levant les freins financiers, administratifs et techniques qui ralentissent leur mise en œuvre », explique-t-elle.
Cette reconnaissance nationale s’inscrit dans un contexte où 4,2 millions de logements sont considérés comme des passoires thermiques en France, dont 86 000 en Corse. Face à cet enjeu d’urgence écologique et sociale, l’État vise la réhabilitation de 700 000 logements par an d’ici 2030. C’est précisément là que Rénover Pour Demain se distingue, en proposant un accompagnement sur-mesure de la phase d’audit à l’analyse des consommations après travaux. « Notre objectif est clair : garantir des performances énergétiques durables tout en simplifiant chaque étape pour les copropriétaires », affirme Muriel Attolini.

Des obstacles multiples

Si la nécessité de rénover le parc immobilier français ne fait plus débat, les copropriétés peinent encore à franchir le cap. Pour la dynamique présidente et fondatrice de Rénover Pour Demain, les raisons sont multiples : « Le coût des travaux, combiné à des démarches administratives et financières complexes, rend difficile l’anticipation du reste à charge. Les délais peuvent s’étirer sur deux à trois ans avant de voir une opération aboutir. » Mais c’est surtout, selon elle, la complexité du fonctionnement des copropriétés qui entrave la mise en œuvre des projets. Les conseils syndicaux doivent jongler entre divers interlocuteurs –diagnostiqueurs, bureaux d’études, maîtres d’œuvre, entreprises de travaux, syndics – sans véritable coordination. « C’est pour répondre à cette problématique que nous avons créé un modèle intégré : une solution clé en main avec un interlocuteur unique pour accompagner la copropriété à chaque étape », précise cette cheffe d’entreprise chevronnée, aujourd’hui à la tête d’une équipe de huit salariés, et qui s’appuie sur quinze années d’expérience dans le domaine.

Un modèle intégré

La singularité de Rénover Pour Demain repose sur quatre piliers stratégiques : une gestion intégrale de la chaîne de valeur du projet de rénovation, des garanties de performance énergétique, une plateforme digitale innovante, et un modèle de financement simplifié. « Nous avons choisi cette approche globale pour répondre à un besoin clair : simplifier la rénovation énergétique en proposant un seul interlocuteur », indique Muriel Attolini.

Au cœur de ce modèle se trouve une plateforme numérique collaborative, véritable outil de pilotage des projets. « Cette plateforme permet d’automatiser les tâches chronophages, de centraliser les données essentielles et de fluidifier les échanges entre les différents acteurs. Elle libère du temps pour un accompagnement social, indispensable à la réussite d’une rénovation globale », ajoute la fondatrice. Pour les copropriétaires, cela se traduit par une prise en charge simplifiée. « UN interlocuteur unique, UNE plateforme numérique pour UN suivi centralisé. Ils peuvent ainsi se concentrer sur l’essentiel : la réussite de leur projet », précise-t-elle. Les premiers résultats parlent d’eux-mêmes : en 18 mois, l’entreprise a lancé des études pour 500 logements en Corse, générant une activité économique de 37 millions d’euros pour le secteur régional du bâtiment et des travaux publics.

Des bénéfices tangibles

Les retours des copropriétaires sont globalement positifs, bien que, comme le souligne Muriel Attolini, chaque projet implique son lot de défis humains. « Certains sont enthousiastes et moteurs, tandis que d’autres se montrent plus réticents ou hésitants. Notre rôle est de recréer de la cohérence, de fédérer autour d’un projet collectif tout en répondant aux aspirations individuelles. »
L’un des arguments les plus convaincants reste la réduction des factures énergétiques. « Un ménage qui dépensait 2 000 euros par an en chauffage verra sa facture divisée par trois après une rénovation performante, soit environ 700 euros par an. Les économies peuvent atteindre 75%, selon le niveau de rénovation, le type d’énergie utilisée et les habitudes de consommation », illustre la présidente. Grâce à un système de tiers-financement, ces économies couvrent le remboursement des travaux, assurant un reste à charge neutre pour les copropriétaires.

Un chantier emblématique

Le projet de la résidence Pietra Serena à Bastia incarne parfaitement l’approche de Rénover Pour Demain. « Cette copropriété est actuellement alimentée par une chaudière collective au gaz de ville, une énergie vouée à disparaître dans les grandes agglomérations corses », rappelle Muriel Attolini. Sans intervention, les copropriétaires auraient été contraints de se tourner vers des solutions moins coûteuses mais énergivores.
Grâce à l’accompagnement de Rénover Pour Demain, la résidence bénéficiera d’une rénovation énergétique globale, atteignant l’étiquette A avec un gain énergétique de 87%. « C’est un modèle duplicable pour d’autres copropriétés, prouvant que des rénovations ambitieuses peuvent être accessibles et rentables », soutient la présidente.

Un contexte financier en mutation

Cependant, les ambitions de massification des rénovations doivent désormais composer avec la réduction des crédits alloués à MaPrimeRénov’. En 2025, le budget de cette aide gouvernementale passera de 3,1 milliards à 2,1 milliards d’euros. « Cette baisse cible principalement les travaux monogestes, pour inciter à des rénovations globales et performantes. L’objectif est de privilégier les projets garantissant de réelles économies d’énergie, plutôt que des interventions ponctuelles sans impact durable », analyse Muriel Attolini.

Pour pallier ces contraintes, l’entreprise mise sur son ingénierie technico-financière, optimisant le cumul des aides disponibles. « Nous développons également un outil de financement issu d’un partenariat public-privé, garantissant une neutralité financière pour les copropriétaires. Les travaux sont ainsi remboursés par les économies d’énergie réelles mesurées après la rénovation », insiste-t-elle.

Vers un déploiement national

Forte de ses premiers succès dans l’île, Rénover Pour Demain ambitionne désormais de s’étendre sur le continent. Son plan de développement repose sur trois phases : un déploiement complet en Corse d’ici 2025, une expansion en Île-de-France à partir de 2029, puis une couverture nationale d’ici 2032. « Une fois notre modèle optimisé sur notre territoire d’origine, nous pourrons le déployer de manière exponentielle », estime Muriel Attolini.
Les défis ne manquent pas : « Le recrutement et la montée en compétences des équipes locales seront cruciaux. Pour garantir la qualité des projets, nous devons structurer des antennes régionales avec des équipes sur place, formées et autonomes », anticipe cette ingénieure de formation spécialisée en systèmes énergétiques et énergies renouvelables. La question du financement est également centrale, les subventions publiques étant amenées à diminuer. C’est pourquoi l’entreprise mise sur son outil de tiers-financement pour garantir un reste à charge neutre

Un moteur pour demain

D’ici 2035, Rénover Pour Demain vise la rénovation de 250 000 logements, générant un impact économique estimé à 10,1 milliards d’euros. « Ce marché bénéficie directement aux entreprises du bâtiment, aux artisans, aux bureaux d’études et aux industriels », poursuit Muriel Attolini. Pour elle, la rénovation énergétique peut devenir un véritable moteur économique, à condition de garantir la stabilité des aides publiques, d’industrialiser les processus pour accélérer les projets, et de renforcer la coordination entre les acteurs.