Studio S: Un monde en harmonie
Le studio S est un exemple inspirant de jeunes femmes talentueuses qui ont décidé de se lancer dans l’aventure de la création de leur propre agence d’architecture. Leur approche, centrée sur l’humain et l’environnement, est en train de changer à l’instar de nombreux architectes de leur génération, l’impact de l’architecture sur nos modes de vie.
Par Anne Catherine Mendez
La première est Marie Stéfanaggi, une architecte diplômée de l’École spéciale d’architecture de Paris. Elle a travaillé pour plusieurs agences à Paris et Ajaccio avant de se décider de se lancer dans l’aventure. Marie est passionnée par la conception de bâtiments qui s’intègrent parfaitement dans leur environnement, en utilisant des matériaux locaux et durables. Elle est convaincue que l’architecture peut être un outil puissant pour améliorer la qualité de vie des gens. Anne-Émilie Santoni est une architecte diplômée de Paris-La Villette, puis de l’École d’architecture de Marseille. Elle a travaillé pour plusieurs agences également, et a acquis une expérience précieuse dans la conception de bâtiments publics et commerciaux. Anne-Émilie est passionnée par la création d’espaces de vie innovants et fonctionnels, qui répondent aux besoins des utilisateurs tout en étant esthétiquement plaisants. Elle est convaincue que l’architecture peut être un moyen de promouvoir le bien-être et la cohésion sociale.
La troisième est Stevana Scaglia, une architecte diplômée elle-aussi de l’École spéciale d’architecture de Paris. Après un stage de 6 mois à Rome, elle a travaillé à Paris, et a acquis une expérience précieuse dans la conception de bâtiments résidentiels et culturels. Stevana est passionnée par la création d’espaces de vie qui reflète la personnalité et les besoins de ses clients en utilisant des matériaux innovants et des techniques de construction durables. Elle est convaincue que l’architecture peut être un moyen de créer des espaces de vie uniques et inspirants.
Ces trois jeunes femmes ont décidé de s’associer pour créer leur propre agence d’architecture à Ajaccio. Leur agence, Studio S, est spécialisée dans la conception de bâtiments résidentiels, commerciaux et publics, ainsi que dans la rénovation et la restauration d’appartements. Leur approche de l’architecture est centrée sur l’humain et l’environnement, et elles sont convaincues que l’architecture peut être un outil puissant pour améliorer la qualité de vie des gens.
Quel a été votre déclic pour poursuivre des études d’architecte ?
Stevana : Depuis le lycée, je souhaitais m’orienter vers des études d’architecte d’intérieur et en discutant avec plusieurs professionnels dont des architectes, je me suis vite rendu compte qu’un architecte pouvait œuvrer à l’intérieur d’un bâti mais que l’inverse n’était pas possible. Ma direction professionnelle était toute tracée.
Anne-Émilie et Marie : Nous avons le même parcours, nous nous sommes toutes les deux projetées dans des études de médecine. Deux années acharnées, soldées par un échec, mais qui finalement n’en est pas un. Notre esprit scientifique, notre goût pour l’art, une certaine poésie de la vie et le goût des belles choses, nous ont toutes les deux poussées vers l’architecture. Des parcours différents, des écoles différentes mais nous nous sommes toutes les trois retrouvées autour de ce projet commun.
Justement, parlez-moi de cette agence ?
Stevana : L’agence est née en septembre 2022. Une vision commune de l’architecture. Une envie d’unir nos compétences, nous sommes amies certes, mais nous ressentons réellement les mêmes influences. Un monde en harmonie.
Marie : L’idéal dans chacun des projets que nous défendons est de pouvoir gérer l’ensemble de la construction, l’extérieur certes mais également l’intérieur. Si nous pouvons choisir jusqu’à la poignée de porte, c’est gagné !
Anne-Émilie : Nous accompagnons nos clients dans un projet autour d’un lieu unique et singulier qu’ils ont choisi. Nous ne livrons pas une simple coquille vide. Même si notre mission s’arrête à l’obtention du permis de construire, nous essayons de faire des propositions cohérentes au lieu de vie et au mode de vie. Si on essaie de se spécialiser sur des projets architecturaux gérés dans toutes ses dimensions, c’est pour donner un sens à ces projets, pour qu’ils répondent aux attentes, aux habitudes de vie de nos clients.
Stevana : Pour les lieux commerciaux, par exemple, les modes de fonctionnement sont différents, on ne traite pas un fleuriste comme un restaurant et même dans la restauration le choix de la carte est important pour nos propositions.
Marie : C’est un métier en perpétuelle évolution, mais pour nous l’identité reste notre fil rouge. Nous devons traduire le message de nos clients.
Comment percevez-vous l’évolution de l’architecture en 2023 ?
Marie : Notre métier est en déclin. Les promoteurs oublient trop souvent leur mission d’intérêt public. Entre les règles d’urbanisme, la baisse permanente des coûts de construction, le sens même de l’architecture est bafoué.
Stevana : Les décideurs publics ou privés pensent une architecture déconnectée du monde réel. Alors que notre mission est de rendre le monde habitable et habitable dans le temps. Les nouvelles constructions d’aujourd’hui sont souvent bâties avec des matériaux qui ne pourront pas affronter la notion de temps.
Anne-Émilie : C’est la communauté dans son ensemble qui est responsable de l’héritage de nos enfants à la fois à travers les maisons, les bâtiments ou les immeubles que l’on construit. Cet héritage est notre identité, et dans ce qui se fait aujourd’hui, on ne s’y reconnaît pas forcément.
Quelles sont donc les grandes tendances de l’architecture d’aujourd’hui et de demain ?
Stevana : Inévitablement l’architecture bioclimatique qui tient compte des contraintes environnementales. Chaque architecte aujourd’hui à le devoir de tenir compte des changements climatiques et de l’impact environnemental de ses projets. Finalement, le bâti de nos anciens reflète nos contraintes d’aujourd’hui.
Anne-Émilie : À notre petite échelle, par exemple nous récupérons les anciens matériaux non utilisés sur les chantiers. Nous les stockons pour ensuite les réutiliser sur nos propres chantiers. Une sorte d’upcycling architectural.
Marie : Nous avons également un rôle de pédagogue dans ce domaine avec nos clients. Il est important de partager le savoir avec eux. Chaque petit changement peut modifier la démarche environnementale. La démolition par exemple est une des activités les plus polluantes, il faut apprendre à réduire son impact.
Quels ont pu être vos échecs ?
Stevana : Pour moi, le Covid a mis à l’arrêt toutes mes idéaux. Je l’ai ressenti profondément comme un échec.
Marie : Mes deux années de « première année » de médecine restent un douloureux souvenir, mais je suis dans la résilience et cela m’a rendue plus combative.
Anne-Émilie : J’ai le même ressenti mais je n’ai pas baissé les bras.
De quoi êtes-vous fières ?
Nous sommes fières d’avoir monté cette agence. Le collectif quand il fonctionne nous rend plus fortes. Nous avons été toutes les trois malmenées après le Covid. Licenciées de nos agences car dernières arrivées, dans un contexte de crise y compris immobilière, nous avons su avec passion et détermination rester maître de nos destins professionnels.
Quel serait votre projet idéal ?
Marie : Une école.
Stevana : Un musée.
Anne-Émilie : La réhabilitation d’un monument historique chargé d’histoire.
Quelle est votre devise ?
En cœur : « L’architecture est un sport de combat » de Rudy Ricciotti
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